I - La prophétie des Brumes
5 Aneksi 4 312
"De la Matriarche des Soeurs de l'Ombre à Barohir, roi du Delenör.
La Nuit s'étend sur l'Est désormais. L'Orgueilleux de topaze est passé au pouvoir de Celle qui fait danser les morts. Bientôt, la grande cité maritime sombrera dans le Chaos. Vous devrez être prêts quand les flammes du Dragon s'abattront sur vous. Bientôt viendra l'aide des brumes au travers des mers et des océans mais, en attendant, n'oubliez pas vos alliés de l'Ouest. Réveillez le courage de l'Annalabyr.
Que les Brumes veillent sur vous."
Fherdredd, l'intendant du royaume de Delenör, avait appelé d'urgence Barohir. Un message venait d'arriver, portant l'authentique seaux des Sorcières de Brume. Barohir était dans ses appartements, sirotant un verre d'absinthe, un breuvage que l'on produisait à partir de fleurs d'anis qui poussaient sur les plateaux de Valel.
- Salut mon vieux. Qu'y a-t-il ? Tu m'as l'air complètement chamboulé. Parle , je t'écoute. dit alors Barohir.
- Mon frère, nous avons reçu un message d'avertissement des Sorcières des Brumes... Et il est de bien mauvaise augure...
Barohir prit alors le message que lui tendait Fherdredd. Puis, une fois qu'il termina sa lecture, son visage se renferma. Il prit un certain temps pour réfléchir à ce qu'il fallait faire.
Les sorcières avaient perçus qu'un danger planait sur Delenör. Barohir savait que son peuple était prêt à se battre, là n'était pas le problème. Ce qu'il l'effrayait davantage était de savoir que la menace venait d'un Dragon. Le dragon de Topaze... quelque chose échappait à Barohir. Selon les vieilles légendes, le conseil des Douze était le pilier du monde. Le Dragon de Topaze n'était-il pas Ouros, l'un des plus puissants ?
- Celle qui fait danser les morts ? demanda Barohir
- Je croyais que les Nécromanciens avaient disparus... dit Fherdredd.
- Les Sorcières des Tombes... j'ignore le nom de leur chef, et j'ignorais tout comme toi qu'elles étaient encore actives. Les contes et légendes de jadis font mentions de sacrifices et de magie noire, mais rien qui puisse menacer le monde tout entier... Elles contrôleraient le Dragon de Topaze ?? J'ai besoin d'en savoir plus.
Fherdredd fit une grimace puis répondit :
- J'ai toujours été à tes côtés, mais ne m'envoie pas sur les Terres de Beneryl. Ces terres sont maudites dit-on. Et j'ai cru entendre que c'est à peine si les Orks nous connaissaient.
- Mon bon Fherdredd, ta loyauté est sans failles, mais j'ai de toute manière besoin de toi pour m'aider à veiller ici. Mais tu as lu dans mes pensées, nous allons avoir besoin d'établir rapidement un contact avec les terres des Orks afin d'ouvrir la discussion avec eux. Leur souveraine est sans pitié à ce que l'on dit, mais reste une bonne souveraine. Mais les Orks de Beneryl ne sont pas ma priorité. On établira un contact plus tard.
Puis le Roi se dirigea vers une porte en bois qui donnait sur une pièce annexe à ses appartements. Il prit une longue veste de cuire noir qui paraissait poussiéreuse, qu'il endossa, veste sans signes distinctifs ni signes royaux. Il avait enfilé au préalable ses brassières et jambières en métal, ajusta son épée à sa ceinture, puis attrapa son arc d'Ebène, qui semblait étinceler à la lueur des flammes qui embrasaient les torches éclairant les appartements royaux. On pouvait voir sur l'un des côtés la marque gravées, "Déaranûr" écrit en langage Enorii, le défunt Prince veillant sur Delenör depuis les cieux.
- Barohir que fais tu ? Ne plaisante pas, la nuit tombe et qui sait ce qu'il pourrait t'arriver ?? s'exlama Fherdredd.
- Fherdredd, contacte la garde Aérienne et dit leur de guetter le moindre de mes signes. Si tu es sans nouvelles de moi jusqu'à la prochaine lune, envoies la Garnison. Je m'en vais sur les Terres sacrés des Enorii. Si je parviens à les contacter et surtout à consulter leur sagesse, ils pourront nous aider en conséquences. Ne t'en fais pas pour ma sécurité. Koïl veillera sur moi.
Fherdredd fit une grimace. Mais il avait confiance en son Seigneur et ami qui n'en était pas à son premier voyage. Lorsqu'il vit Barohir monter sur la terrasse de la tour, Fherdredd appela un homme de la garde rapprochée et lui dit :
- Va quérir le Général Gortshak et dit lui de mobiliser toute la garnison Aérienne afin qu'elle reste en alerte. Transmet lui aussi un ordre de missions secrète : le Roi est en déplacement diplomatique. Seul le Général doit être au courant. Si jamais tu le dis à qui que se soit d'autres, je te fais boucler aux cachots jusqu'à la fin de tes jours. Compris ? Va. ordonna Fherdredd, qui rejoignit Barohir par la suite.
- Tu as intérêt à revenir entier, que serait Delenör sans son Roi ?
- Les Enorii veilleront sur moi le temps de mon déplacement. Ne t'en fais pas mon ami. Je reviendrai très vite.
Puis sur ces mots, Barohir siffla trois fois, et arriva enfin sur la grande Terrasse Koïl, aux ailes d'argents et aux sabots légers comme l'air. Barohir prit son envol en direction des Terres Enorii, Fëanör, pour consulter la famille Royale.
- Vol aussi vite que l'air, aussi vite que les sons, nous avons peu de temps , Koïl.
Barohir part pour Fëanör.
Fherdredd mobilise la garde au sol tandis que Gortshak, prévenu du voyage du Roi, mobilise l'intégralité de la Garde Aérienne pour veiller sur Nadûr le temps de l'absence du Roi.
Personne d'autre que le haut conseil Royal de Delenör n'est au courant de ce déplacement.