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 Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre]

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Cassandre Ombrelune
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Cassandre Ombrelune


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MessageSujet: Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre]   Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre] EmptyMar 3 Avr - 22:59



Cassandre avait remarqué le regard que lui avait lancé Barohir, lorsqu'elle s'était aventurée dans l'eau, entièrement dénudée. Certes, si elle avait affiché un détachement des plus exemplaires sur son faciès, dire que cela ne lui avait fait aucun effet ni n'avait pas été amusant aurait été un odieux mensonge. Même s'il était humain, elle devait bien reconnaître qu'elle appréciait beaucoup le fait que Barohir ait eu un œil gourmand à son égard, œil qui ne lui avait pas échappé le moins du monde. Puis Arya survint tandis qu'ils nageaient, et malgré l'invitation de la princesse, ne fut pas convaincue pour se dévêtir sans gêne et faire trempette avec eux. Toujours aussi stoïque qu'à son habitude. Elle était très à cheval sur les règles. Cassandre haussa les épaules et répondit :

« En tant que « dame de mon rang » justement, je n'ai que rarement l'occasion de m'amuser, ou même d'agir comme je le voudrais, Arya. J'entend bien profiter d'un peu de liberté à présent que nous avons quitté le palais. La vigilance a doublé depuis que ma sœur n'a plus donné de nouvelles et je suis encore plus surveillée que d'ordinaire...Et je dois avouer que c'est relativement frustrant de ne pouvoir quitter ses appartements sans une flopée de domestiques qui me harcèlent pour savoir où je vais et ce que je fais à chaque instant. »

Cassandre sortit de l'eau et quand elle fut sèche et rhabillée, elle sourit à Arya.

« En revanche, Eldakhar est moins embêté avec cela. Malgré sa maladresse, l'esquive des gardes et des domestiques est un art dans lequel il est passé maître depuis longtemps. J'ignore comme il s'y prend, je devrai lui demander son secret, à son retour. Il me serait très utile car mes stratégies commencent à s'amen... »

La princesse de Fëanör n'eût pas le temps de terminer sa phrase car, sans prévenir, Arya l'avait prise sous les genoux et derrière le dos, s'était approchée du bord, et malgré les cris et les protestations de la princesse, l'avait impitoyablement jetée à l'eau, dans un « plouf » sonore. Moqueuse, Arya lui demanda si l'eau était toujours bonne. Comme réponse, une racine vint sournoisement s'enrouler autour de sa cheville et la déséquilibra, la faisant basculer à son tour dans la rivière.

« Jugez par vous-même, je vous prie. » ricana Cassandre en toisant Arya d'un œil espiègle.

Elles s'amusèrent ainsi encore quelques minutes avant de sortir de l'eau. Cassandre frissonnait et tressaillit lorsqu'Arya la prit par les épaules. Elle n'eût pas le temps de lui demander ce qu'elle faisait car peu de temps après, elle était aussi sèche que si elle n'avait pas touché l'eau. Elle remercia Arya dans leur langue et entreprit de passer sa main sur le cuir de ses vêtements avant de repartir au campement. Cassandre et Arya prirent leur gourde et burent l'épais et réconfortant liquide de couleur rouge sombre, tandis que Barohir mangeait un repas humain. Ensuite, ils se remirent en selle, et Cassandre poussa Artedia, s'enivrant de la vitesse de la belle jument blanche, appréciant le contact de l'air sur son visage et ses cheveux d'ébène dansant comme des flammes dans le vent. La traversée dura une heure environ, avant qu'Arya ne s'arrête, la main en l'air pour leur faire signe de s'arrêter. La princesse entendit un sifflement puis vit Arya se baisser juste à temps pour éviter une flèche. La princesse huma l'air et fronça les sourcils. Des humains. Une embuscade.

Lestement, elle sauta de sa jument et sortit ses skêlz et poussa un grondement sauvage et malveillant à l'encontre de ces hommes, ce gibier qui se croyait le chasseur. Cassandre toisait celui qui se dirigeait vers elle d'un regard méprisant et supérieur, digne de sa race et évita le premier assaut de l'humain, beaucoup trop lent. Elle utilisa la force de son attaque contre lui, en laissant sa lame glisser contre son skêlz, et lorsqu'il se retourna pour frapper, elle le bloqua avec le premier skêlz, assez violemment pour que sa lame se brise, et lui planta le second en plein cœur. Un autre homme était sur le point de l'attaquer par derrière, et elle glissa de côté, ramenant le cadavre frais de sorte que l'autre assaillant embroche son ancien congénère et permettre ainsi à l'Enôrii d'attaquer par-derrière. Toutefois, une flèche vint se planter dans le cou du deuxième homme qui gémit, et Cassandre en profita pour l'attraper par la nuque, arracha la flèche et planta ses canines dans son artère. Elle avala le liquide vital en grondant comme un loup affamé et lorsqu'elle en eût terminé, le visage de l'homme était devenu presque aussi blanc que celui des Enôrii. Cassandre braqua ensuite son regard de saphir sur Barohir, qui avait blessé l'homme dont elle s'était abreuvée. Frustrée qu'il ait touché à sa proie avant elle, elle lança un regard étrange à Barohir, et intense. L'odeur du sang des hommes venait de réveiller sa nature sauvage et avide de liquide vital et elle dût se contrôler pour ne pas se jeter sur le delenien qui était dans son champ de vision. Son sang palpitait dans ses veines sous l'adrénaline qu'il avait eu dans le combat, elle se sentait...Sang chaud et humain, qui plus était...Les yeux de la princesse semblaient étinceler de désir, le désir de planter les canines qu'elle dévoilait. Un grondement sourd s'échappa de sa gorge, grondement signifiant clairement qu'elle était sur le point de sauter sur le premier non Enôrii qui serait sur sa route. À cet instant, elle tenait plus du loup prêt à bondir sur sa proie que de la belle princesse de Fëanör que Barohir observait quelque une heure avant dans l'eau de la rivière...

Sentant Arya se rapprocher d'elle, elles se jetèrent toutes deux le même regard. La même soif les habitait en ce moment même. Mais Arya n'aurait pas Barohir. C'était SA proie. Ce serait elle qui planterait ses canines en premier pour s'en abreuver. Elle n'avait pas le droit de le lui prendre. Il était à elle, sa propriété. Son gibier. Chaud et appétissant. Elle ne le lui laisserait pas aussi facilement. Elle devrait se battre si elle voulait y goûter en premier, elle...

Cassandre secoua la tête et ses grondements effrayants cessèrent. Qu'avait-elle eu en tête là ? Elle devait reprendre ses esprits impérativement. Elle avait non seulement envisagé de se battre contre Arya pour Barohir, mais également de vider celui-ci de son sang ! Décidément, l'influence de son Totem sur elle était conséquente. Et elle sentait qu'Arya avait eu ce genre de sensation intense, cette brûlure, cette...Non, décidément elle devait se ressaisir ! Barohir dût le remarquer car il lança une petite pique qui n'était pas très maligne et qui ne plut pas du tout à Arya.

Cette dernière, aussi vive que le vent se jeta littéralement sur Barohir et l'attrapa à la gorge, mettant bien ses canines en évidence, et sur un ton menaçant, lui répondit derechef :


" Je ne suis pas une Princesse, je n'ai d'ailleurs aucun titre, mais je n'en reste pas moins votre aînée de 700 ans, aussi j'attends de vous que vous me témoigniez du respect tout comme je vous en témoigne, petit humain. Évitez de me reparler de la sorte à l'avenir, il serait dommage que mes canines s'égarent par inadvertance sur votre gorge durant votre sommeil. "

Est-ce la menace d'Arya qui fit reprendre totalement ses esprits à Cassandre ou le fait qu'elle-même ait failli planter ses canines dans le cou de Barohir ? La princesse n'en savait rien, mais instinctivement, elle se plaça entre Arya et Barohir, retroussant ses lèvres pour montrer ses canines, les sourcils froncés, ses yeux braquant un regard bleu, glacial et empreint d'une certaine folie -sans doute le fait d'être aussi proche d'un humain au cœur palpitant et plein de délicieux sang-, le bras droit tendu en arrière pour protéger Barohir, le gauche en avant pour faire reculer Arya. Elle s'adressa à elle dans un Enôrii très rapide, d'un ton empreint de colère.

« Naÿ*, Arya ! Je ressens la même soif qui me brûle mais nous ne devons en aucun cas perdre le contrôle ! Imaginez un instant comment réagirait le Delenör, si son souverain se faisait tuer par un Enôrii ! Vous êtes un soldat, maîtrisez-vous et si vous ne le pouvez, allez faire un tour ailleurs, cela vous calmera ! »

Arya sembla offensée par la brimade de la princesse et remonta à cheval. Cassandre lança un regard sombre à Barohir. Elle était en colère, non pas contre Arya, mais contre lui. Pourquoi avait-il fallu qu'il provoque un Enôrii alors que le sang était encore frais sur les cadavres ? Un Enôrii est très fier naturellement, mais la dernière chose à faire est de le provoquer alors qu'il ressent la soif, car la folie, le désir de boire occultera tout autour de lui. Il ne sera focalisé que sur son désir de se désaltérer. Surtout s'il s'agit de sang humain. Avant de partir, Cassandre décida qu'il était plus prudent d'enterrer les cadavres. Elle se concentra et la terre se déroba en un trou profond. Ils y poussèrent les cadavres qui tombèrent de six mètres de hauteur et la princesse entreprit de remettre la terre à sa place. La dissimulation avait été parfaite, et la terre semblait ne jamais avoir été retournée à cet endroit. Cassandre remonta alors sur Artedia et rabattit son capuchon, à l'instar d'Arya. La traversée avait une ambiance...glaciale. Arya semblait toujours aussi fermée tandis que Cassandre, elle s'était calmée. Elle esquissa même un sourire en direction de Barohir. Sa colère, contre Arya et contre Barohir s'était éteinte. Elle était cependant encore en colère contre elle-même. Elle avait failli se jeter sur lui. Elle avait eu l'envie de se battre contre Arya pour sucer son sang. Finalement, si le seigneur delenien n'avait pas provoqué Arya, faisant de ce fait réagir Cassandre, le pire se serait très certainement produit...

Ils arrivèrent sans d'autre encombre dans la cité de Helaris, capitale de Lareagan. Cassandre jeta un coup d'oeil circulaire et afficha une moue pleine de mépris. Des humains qui copiaient leurs prédateurs, quel culot ! Si encore ils avaient fait mieux, mais ce n'était pas le cas. Des pierres, des briques, presque aucun élément naturel. Puis la princesse se ressaisit et rabattit son capuchon sur sa tête, afin de cacher ses oreilles effilées qui l'auraient trahies. Et malgré le traité de paix qui avait été signé deux cent ans auparavant -triste année-, il s'agissait d'une paix fragile qui menaçait de se briser à tout instant. Il fallait se montrer prudent et ne pas se faire remarquer, car les gens de Lareagan étaient extrêmement méfiants à l'égard des Enôrii, et ils n'iraient pas chercher s'il s'agissait effectivement de leur princesse ou non, ni si cette dernière avait quelque chose d'important à dire à leur roi. Effrayés par ces créatures aux canines acérées, ils seraient plus à même de les exécuter sans se poser de questions. Barohir suggéra alors de se reposer dans une auberge et interrogea Cassandre concernant les dirigeants de Lareagan. Celle-ci répondit :


« Fëanör et Lareagan ont signé un traité de paix il y a deux cents ans. C'est mon père qui l'a signé avec l'ancien roi de Lareagan, je me rappelle. Cela avait donné lieu à beaucoup de protestations de notre côté, mais il valait mieux bâtir le rempart de Brumefer, pour éviter de nouvelles guerres. Toutefois, cette trêve est mince, et le moindre écart de notre part constituerait une raison suffisante pour que Lareagan nous attaque... C'est pour cela qu'il était impératif de cacher les cadavres tout à l'heure. Je suis de nature méfiante et je ne prend que des risques calculés. Par conséquent, avant de demander à voir les souverains de Lareagan, j'opterais plutôt pour nous reposer à l'auberge, comme vous l'aviez suggéré auparavant, Barohir... Ne pas confondre vitesse et précipitation. Car, je n'ai pas l'habitude des coutumes humaines, mais je pense que les auberges sont les meilleurs endroits pour entendre les derniers ragots. Et donc savoir si les humains de Lareagan sont au courant de ce qu'il se passe...  De plus, la nuit tombera bientôt, et nous devrions nous trouver une chambre pour dormir. »

Cassandre lança un sourire confiant à Barohir et se dirigea vers l'auberge « Le Poney Saoul ». La princesse eût un rire discret en lisant ce nom sur l'enseigne et mit pied à terre. Elle confia Artedia à un jeune écuyer qui prit les deux autres chevaux, et ils pénétrèrent dans l'auberge. L'ambiance était plus chaleureuse que Cassandre ne l'aurait pensé et, prenant toujours soin que son capuchon tienne bien en place, appela l'aubergiste qui lui sourit aimablement.

« Bonsoir ma p'tite dame. Qu'est-ce jvous sers ? Eau d'vie ? Binouze ? Décrasse boyaux ? Aut' chose ?»

Cassandre mit du temps à comprendre ce que lui demandait l'aubergiste, car elle n'avait pas l'habitude que les humains mâchent leurs mots quand ils parlaient. Elle n'avait d'ailleurs strictement rien compris aux derniers mots qu'il venait de prononcer.
Elle prit la parole avec son fort accent Enôrii en roulant les « r » et en accentuant les voyelles.


« Qu'est-ce que le décrrrrasse boyaux ? »

L'aubergiste éclata d'un rire sonore et lui répondit :


« Ah ça ma p'tite dame, vous verrez. J'vous en offre un gratos pour qu'vous goûtiez. Vous z'êtes pas du coin vous, hein ? »
« Non, je suis delenienne. »
« Aaah ! J'me disais aussi... Marco ! Un décrasse pour la donzelle ! Et avec ça ? »
« Hum...Haute chose ? C'est-à-dire ? »
« Alors nous avons d'jus d'pomme, d'poire, d'mandarine, d'tomate... »

Finalement, et après avoir croisé le regard effrayé de Cassandre qui paniquait horriblement à cause de l'accent de l'aubergiste, Barohir vint à sa rescousse et commanda lui-même les boissons. L'aubergiste, qui semblait quand même bien apprécier « la p'tite dame », avait absolument tenu à lui offrir le « décrasse boyaux », boisson humaine que Cassandre se jura de ne plus jamais toucher tant elle était forte. Elle comprenait pourquoi ce liquide infect et terriblement fort se nommait ainsi...


*Non !
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Arya Lÿrargent
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MessageSujet: Re: Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre]   Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre] EmptyMer 4 Avr - 1:13

    Elle ne faisait même plus attention à Cassandre, en prise avec sa nature profonde, ou aux humains qu'ils venaient de massacrer. Son attention était aussi portée sur le sang. Chaud et délicieux nectar, elle avait soif, sa gorge la brulait. Son regard d'or était voilé, elle essayait de résister à l'appel du sang. Elle savait qu'un humain se trouvaient là, à a peine quelques pas, mais que des corps encore chaud et remplit de sang se trouvaient à ses pieds. Mais elle préférait vider ses proies vivantes ... Ses sourcils s'arquèrent, elle ne pouvait pas mordre Barohir. Celui-ci d'ailleurs ne manqua pas de lui rappeler de se contrôler sur un ton qui ne lui plut absolument pas. Plus vive que le vent, l'Enôrii se retrouva près de l'humain et le saisit par la gorge, pas assez fort pour lui couper la respiration cependant. D'une voix glaciale elle lui répondit, ses canines bien en évidences.

    « Je ne suis pas une Princesse, je n'ai d'ailleurs aucun titre, mais je n'en reste pas moins votre aînée de 700 ans, aussi j'attends de vous que vous me témoigniez du respect tout comme je vous en témoigne, petit humain. Évitez de me reparler de la sorte à l'avenir, il serait dommage que mes canines s'égarent par inadvertance sur votre gorge durant votre sommeil. »

    Elle le repoussa ensuite, et Cassandre s'interposa entre elle et lui, la repoussant en levant la main. Arya soutint le regard glacial de la Princesse, la colère se lisant dans ses yeux d'habitude si calme. Sur un ton emprunt de colère, elle s'adressa à elle, mais dans leur langue natal. Barohir ne pouvait comprendre leur échange, mais le ton qu'avait la Princesse suffisait pour comprendre le type de discourt qu'elle tenait à l'encontre du commandant de la Garde. Celle-ci se détourna et remonta à cheval, sa fierté blessée par Barohir, et elle sembla aussitôt ériger une barrière autour d'elle, ses trais retrouvant une impassibilité professionnelle. Une fois les corps dissimulés, ils se remirent en route. Le reste du voyage jusqu'à la capitale se fit dans un silence pesant. Arya ne parlait plus, où ne répondait qu'en Enôrii et par de courtes phrases, ignorant totalement Barohir. Sa voix était neutre, dépourvue du moindre sentiment. Le soldat était de retour, et pas forcément pour le meilleur.

    Cependant, à mesure qu'ils se rapprochaient, Arya continuait à sentir la brulure de la soif dans sa gorge. Bien sûr, elle avait encore ses gourdes, mais l'idée d'en sortir une ne semblait même pas lui effleurer l'esprit, elle préférait, et de loin, se nourrir directement à la source, pouvoir planter ses crocs dans la gorge d'un pauvre humain et le vider de son sang, ce liquide si précieux et si délicieux, jusqu'à la dernière goûte ... Lorsque le trio pénétra dans la cité d'Helaris, Arya fermait la marche. Son regard ne se portait pas sur l'architecture, contrairement à ses deux compagnons, mais sur les humains qui pullulaient entour d'eux, ignorant que deux prédateurs venaient d'arriver. Ils avaient l'air tellement ... insouciant... Ca aurait été si facile d'en attraper un et le trainer dans un coin sombre pour se repaitre de son sang ... Mais la voix de la Princesse ramena Arya à l'instant présent et elle se concentra, tentant d'occulter la soif.

    Dès qu'elle posa un pied dans l'auberge, elle retroussa le nez. L'endroit n'était pas si mal, mais pour un Enôrii possédant un odorat très développait comme Arya, qui tenait surtout cela de Nakaïh, l'odeur de l'alcool et de la transpiration était ... très dérangeante. Malgré tout, elle demeura silencieuse, se contentant de laisser échapper un petit rire moqueur alors que la Princesse était en train de parler avec l'aubergiste. Finalement sauvée par Barohir, ils emportèrent leurs boissons à une table située dans un coin. Arya avait ... un verre de quelque chose, une boisson assez forte, pas autant que celle de Cassandre qu'elle goûta malgré tout, elle manqua de s'étouffer par ailleurs. Demain, ils iraient au Palais pour délivrer le message du Roi Arthax.

    Arya ne suivait plus vraiment la conversation, après une journée de chevauchée, plus le combat contre les humains ... Il ne fallait pas oublier qu'elle n'avait pas dormt la nuit précédente, et malgré le sang qu'elle avait ingurgitée le matin même, elle commençait à fatiguer, même si elle faisait tout pour ne pas le montrer. Cependant, Cassandre le remarqua, et le trio prit deux chambres. Une pour Cassandre et Arya, l'autre pour Barohir. Ils montèrent à l'étage, qui était bien plus calme, et chacun entra dans sa chambre, celle des femmes ayant bien sûr deux lits. L'Enôrii retira enfin sa bure et la posa sur le lit, ravie de pouvoir retirer ce vêtement qui lui tenait trop chaud, puis jeta un regard circulaire à la pièce. L'endroit était simple mais agréable, pour une chambre humaine. Deux lits relativement confortable mais pas très large et surtout assez petit, ou plutôt de taille humaine, mais les Enôrii étant grands naturellement ... Il y avait également une petite pièce adjacente, une salle de bain, et une fenêtre qui donnait sur la rue. Arya alla se poster devant celle-ci, observant la ville alors que la nuit tombée tout en retirant ses Skêlz de son dos. Elle en vint à trouver le silence pesant et, le regard toujours perdu au loin, prit doucement la parole dans sa langue natale, d'une voix ayant retrouvé un ton plus doux.

    « Je m'excuse pour ce matin, je n'aurais pas dû m'en prendre à lui de cette façon. J'espère que vous ne m'en tiendrez pas compte. »

    Cassandre c'était déjà allongée, et Arya risqua un regard vers elle. Les deux femmes échangèrent un sourire, un vrai, et la Princesse s'excusa également de s'être montrée un peu trop dur avec son commandant de la Garde. L'Enôrii se laissa tomber sur son propre martelât, observant le plafond sans vraiment le voir. Elle demeura ainsi de longues minutes, jusqu'à ce que la respiration de Cassandre se ralentit, jusqu'à ce qu'elle dorme. Là, l'Enôrii quitta son lit avec souplesse puis ouvrit la fenêtre qui grinça légèrement, tirant une grimace à Arya. Le vent légèrement plus chaud qu'en Fëanör lui tira un frisson, mais elle n'en avait cure, et aussi souplement qu'un chat elle bondit par la fenêtre, terminant sa course dans l'ombre de la rue, plusieurs mètres plus bas. La nuit était sombre, et seules quelques torches éclairaient les rues, aussi Arya n'avait pas jugée utile de prendre sa bure, ses longs cheveux noirs masquant la quasi-totalité de ses oreilles effilés.

    L'Enôrii avait besoin d'être seule après cette longue journée, d'être seule avec ses pensées. Après cela elle pourrait dormir paisiblement. Lentement, elle s'éloigna de l'auberge et s'enfonça dans les rues sombres de la capitale. Après quelques minutes de marche silencieuse, Arya fut surprise par un homme relativement costaud et grand. Au sourire qu'il affichait, ses intentions n'étaient surement pas bonnes ... L'Enôrii chercha la poignée de ses Skêlz, mais se souvint qu'elle ne les avait pas avec elle. C'est alors que le premier coup surgit, rapide malgré la masse de l'humain, et la lame du poignard brûla sa peau, l'odeur de son propre sang lui parvenant alors aux narines. Elle sortit alors l'un des couteaux qu'elle avait dans sa botte, et un petit duel commença. Cependant, il fut rapide, et Arya se retrouva assise sur le monstre, sa lame sous sa gorge, dévoilant ses canines en un sourire peu rassurant. Elle plongea alors ses crocs dans sa carotide et le sang ne tarda pas à couler sur sa langue et dans sa gorge, lui tirant un grognement de satisfaction. Elle posa machinalement la main sur sa bouche pour l'empêcher de crier et ferma les yeux, se délectant du gout du sang humain.

    Cependant, elle ne le vida pas complètement... elle demeura dans un état second quelques secondes, les lèvres entrouvertes, celle-ci ayant prit une teinte écarlates. Puis lentement elle se rendit compte de son acte et entreprit de masquer ses traces, tranchant sa gorge afin de faire croire à un assassina, les marques de morsure disparaissant par la même occasion. Lorsqu'elle se releva, l'homme donnait l'air d'avoir était sauvagement égorgé et trempait dans une marre de sang. L'Enôrii s'éclipsa alors avant d'être aperçue.

    D'un bon, elle sauta par la fenêtre et se posa lestement dans la chambre, soupirant de soulagement. Elle referma la fenêtre et alla se passer un peu d'eau sur le visage afin d'effacer les dernières traces de son repas nocturne. Bien qu'imprévu, cela lui avait fait beaucoup de bien. Cependant, lorsqu'elle mit les pieds dans la chambre, elle trouva Cassandre debout et surtout parfaitement réveillée, les bras croisés et le regard glacial. C'est alors qu'elle se rendit compte que la Princesse pouvait sentir l'odeur du sang sur elle, celui de l'humain qu'elle avait presque vidé. Déglutissant, elle posa son regard sur les deux saphirs de Cassandre.


    « Nêrkesh... »
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Barohir Kordaskyan
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MessageSujet: Re: Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre]   Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre] EmptyMer 4 Avr - 22:18

Barohir, conscient du danger qui planait, demeurait confiant malgré tout. Les tensions de la journée l'avaient surpris, mais pas effrayé. Bien qu'il maitrisait l'art de la politique, il n'était pas moins un combattant de taille, et lui seul savait qu'en cas de danger, sa dague n'était pas loin. Mais il fallait se reprendre, garder le sang froid. Ce qu'il fit d'ailleurs tout le long du chemin. Impassible, ce qui le surpris lui même.

Cassandre avait représenté un réel danger pour Barohir, et de voir la Princesse héritière se laisser dominer l'espace d'un instant par ses pulsions animales avait provoqué de la pitié chez le Delenien. Toute sa vie, Barohir avait été passionné par la culture Enorii, depuis l'architecture de leurs cités jusqu'au moindre petit détail apparant sur leur corps. Comment une telle civilisation, si grande et puissante, pouvait-elle être finalement l'esclave de telles pulsions ? Et si tout ceci n'était qu'une imposture ? Une parjure pour voiler leur seule et unique faiblesse, le sang humain ? Barohir aimait les Enorii dans leur globalité, mais il n'était pas naïf pour autant. Les choses n'étaient pas effrayantes, elles étaient attristantes.
A la vue de Cassandre et Arya se battre comme deux hyènes, Barohir se prit à penser l'espace d'un instant à armer son arc, sortir sa dague, peu importait, mais à tuer la première des deux qui tenterait de le tuer, si cela était nécessaire. L'instinct de survie, pour résumer. Cette pensée l'obsédait quelques temps après... Il fallait garder un oeil permanent sur chacune des actions de ses deux compagnes, il en était convaincu. N'importe laquelle des deux pourrait, de part leur soif incontrôlée, les trahir et faire échouer la mission. Dearanûr, ami d'ébène de Barohir, n'était jamais bien loin.

Tout au long du chemin, Barohir ne put s'empêcher de remarquer qu'Arya semblait se contenir. Cassandre, elle, avait mit moins de temps à se calmer, bien que sa réaction n'aie pu paraître plus violente sur l'instant. Mais Cassandre avait retrouvé le sourire, et Barohir ne manqua pas de lui rendre un même sourire en coin après l'avoir remarqué. Quelque chose étonnait Barohir, une étrange sensation qui le prit lentement. Ses oreilles se mirent à bourdonner, et il lui semblait pouvoir entre, tel un son sourd, les battements du coeur d'Arya, bien qu'accéléré. Il secoua la tète, et le bourdonnement se tut, laissant place à l'habituel son du vent dans les feuillages, au chant des oiseaux dans les arbres.

Quelques temps après avoir enfin pénétré la cité d'Helaris, comme nous l'avions décris précédemment, le groupe opta finalement, suivant le bon conseil de Cassandre, pour une bonne nuit à l'auberge du coin. Le Poney Saoul était l'une de ces auberges dont la devanture témoignait d'un certain soin apporté au style même de l'établissement. Une lourde porte en bois se trouvait sous l'écriteau branlant, et sur la gauche une baie vitrée cachait l'intérieur de l'extérieur grâce à ses carreaux peints et épais. Il y avait sur l'un des côtés une entrée vers ce qui semblait être une écurie. Les trois compagnons descendirent de cheval.


- Laissez, je m'en occupe. dit alors Barohir, qui parti attacher les trois chevaux par leur bride dans la petite écurie, avant d'aller ouvrir la porte pour laisser rentrer les deux Enorii.

[i]L'intérieur de la taverne était tout ce qu'il y avait de plus sympathique et de modeste. La pièce, de forme rectangulaire, annonçait un début de soirée plutôt animé. Des musiciens préparaient leurs instruments, et l'aubergiste lui même passait un coup de torchon sur les tables inoccupées. Quelques rayons de soleil filtraient à travers la baie et se reflétaient sur le dessus du comptoir, tandis que les feux qui brûlaient dans la cheminée et dans quelques lanternes fixées aux murs éclairaient le reste de la salle. Le temps que Barohir n'admire la salle correspondait au temps qu'il fallu à l'aubergiste pour offrir un verre à Cassandre. Ignorant les noms des boissons humaines, Cassandre lança un regard implorant à Barohir qui ne put s'empêcher de rire et d'aider la Princesse. Arya quant à elle, restait passive, la fatigue commençait à avoir raison d'elle. Barohir, toujours hilare, s'occupa de Cassandre.


- Aubergiste, verse donc un décrasseur à la Dame, et une choppe de ta meilleure bière !

L’aubergiste répondit.

- Pardi homme, mais c’est qu’vous êtes bin du Delenor, j’aura gagé ma taverne a vot’ accent ! Mah vot’femme l’a plus prononcé qu’vous !

- Oui, ma femme, sa suivante et moi faisons un petit voyage sur les terres de l’ouest. On a besoin de se ressourcer un peu, quelques vacances quoi. Au fait pendant qu’j’y pense, je vais vous prendre deux chambres. Une simple et une double, pour une nuit, peut être deux.

Quelques mots échangés avec l’aubergiste plus tard, ils s’assirent tous les trois à une table d’un bois épais, dans un coin au fond de la salle, non loin de l’âtre en pierre où brûlait un feu qui réchauffait toute la salle. Les musiciens commencèrent à jouer. Barohir sorti son nécessaire à fumer, et chargea sa pipe, qu’il alluma. Puis il prit la parole.

- Cassandre vous êtes de bons conseils. Profitons au mieux de cette soirée avant de reprendre là où nous en étions arrêtés. Cette bière est bien bonne en tout cas.
Durant la soirée ils purent oublier les troubles d’un monde où tout était possible, pour se laisser aller à la décompression, ce qui était salutaire. Tout se passa bien. Sa bière finie, Barohir prit alors une absinthe, boisson qui selon ses dires, éveillait l’inspiration artistique de chaque homme, lui offrant la possibilité de transcender les frontières de l’imagination, pour aller vivre dans un monde où tout était plaisirs et beauté. Du charabia artistique. Tout allait pour le mieux.

Au bout de deux heures passés à se reposer et parler de tout et rien, échangeant quelques mots sur les cultures des uns et des autres, Barohir qui apprenait quelques mots et expressions propres au Delenor, Arya qui sirotait son décrasseur en silence, quelque chose d’étrange se produisit chez le Delenien. Le même bourdonnement dans ses oreilles revint, très doucement et lentement, et il se tournait pour observer chaque personnes de la taverne. Il lui semblait possible de sentir leur odeur, et pouvait percevoir, à travers la musique de l’orchestre, le bruit des chants et des conversations, les vibrations et sons qui provenaient de l’extérieur, des chevaux et leur cavalier circulant dans la rue devant. Il lui semblait capable de sentir le battement de cœur de chacun d’entre eux. Le rouge, ce rouge si particulier, si beau, si profond, avait quelque chose d’hypnotisant. L’alcool chauffait les veines de chaque homme et femme présent dans la salle. Barohir se tourna vers ses compagnes. Frottant sa main sur une de ses jambes, il senti qu’elle devenait moite, et lui-même se senti transpirer. Pourtant la salle était aérée. Sa main droite, celle présente sur la table, tremblait lentement.


- Barohir, vous allez bien ? demanda Cassandre qui semblait avoir senti quelque chose.
- Oui… je crois que ça ne soit la fatigue… Nous devrions monter.

Plus tard, chacun fut installé dans sa chambre respective, les femmes d’un côté, Barohir de l’autre. Las, il déposa ses affaires à terre et s’assit en tailleur sur son lit. Les palpitations continuaient, les sueurs froides aussi. Il se dirigea vers la petite bassine remplie d’eau et se rinça le visage. Il lui semblait pouvoir entendre distinctement les bruits qui l’entouraient. Même une conversation chuchotée dans les chambres voisines aurait pu lui paraitre aussi claire que s’il y participait. Puis ces étranges symptômes se calmèrent et Barohir fini par retrouver son calme. Au bout d’un certain temps, ne pouvant trouver le sommeil, il sorti sur le balcon devant sa fenêtre puis, observant le balcon voisin, il se prit à penser à Cassandre. Il pensait à la matinée, à la violence de sa réaction, la menace que les Enorii avaient représenté, sa beauté, ses crocs, ses cheveux, le sang sur ses lèvres, ses courbes et la douceur de sa voix… Il retourna s’assoir sur son lit. Toujours pas sommeil. Finalement, il sorti de sa chambre et se plaça en face de la porte de la chambre des Enorii. Il frappa doucement dessus et chuchota.

- Cassandre… Pardonnez-moi de vous déranger mais j’ai besoin de vous parler, de vous voir. Je suis désolé pour ce qu’il s’est passé, désolé pour tout. Je sais c’est stupide, mais j’aimerai pouvoir vous parler.

Pas de réponses. Il entra doucement et referma derrière lui. Etrange, la fenêtre était ouverte. Il faisait nuit, et pourtant Barohir voyait avec une certaine facilité dans le noir. Il vit qu’un lit était occupé et l’autre vide. Arya était partie. Barohir ne s’en inquiéta pas outre mesure, pensant que l’Enorii avait simplement besoin de faire le vide en elle, et s’était bien assez rassasiée durant la journée. Il s’approcha lentement du lit où Cassandre s’était endormie, et, s’asseyant sur le lit d’Arya, observait la Princesse dormir. Elle semblait si paisible, le côté animal avait complètement disparu. Barohir se sentit soudainement terriblement coupable d’avoir pu envisager l’espace d’un instant ce qu’il adviendrait à la première Enorii dont les crocs s’approcheraient trop près de son cou. Tant de choses étaient sur le point de changer, et Barohir n’arrivait pas à savoir si l’absinthe, ou le choc provoqué par les étranges symptômes qu’il avait ressenti l’avait rendu complètement passif, mais il ne put décrocher son regard de l’Enorii endormie. Il s’agenouilla près d’elle, et observa sa main avant de la prendre. Comme poussé par une volonté incontrôlable, il passa lentement sa main sur la joue de l’Enorii, avant de murmurer :

- Je m’en veux tellement pour ce matin, je suis un danger pour vous deux… J’ai pensé des choses horribles, mais maintenant je sais que ça n’est pas votre faute… On ne contrôle pas sa propre nature, elle ne nous définie pas, on en est toujours la victime… Par tous les dieux, j’encours un risque énorme et pourtant je n’ai pas peur de mourir…

Elle ne bougea pas. Il continua.

- Je n’ai pas peur parce que vous êtes là.

Allait-elle se réveiller et l’attaquer ou au contraire, profiter de cet instant seul à seul pour parler, comme ils l’avaient fait sur les bords du lac sacré, où tout semblait simple ? Barohir l’ignorait et préférait ne pas penser au danger qu’il encourait ici, mais ça ne lui importait que peu. Il voulait pouvoir voir la Princesse, retrouver cet apaisement qu’il avait ressenti lorsqu’il s’était retrouvé seul avec elle à leur première rencontre.
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Cassandre Ombrelune
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MessageSujet: Re: Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre]   Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre] EmptyVen 6 Avr - 0:39





Barohir vint finalement au secours de Cassandre après son appel à l'aide mental. D'après ce que l'Enôrii put constater, il paraissait être très à l'aise avec l'aubergiste qui leur apporta les boissons à leur table, ainsi que le fameux décrasse boyaux dont Cassandre ignorait l'existence avant d'entendre ce nom. La princesse comprit dès qu'elle eût goûté une gorgée du breuvage infect pourquoi il se nommait ainsi. L'ambiance auparavant glaciale était à présent devenue plus chaleureuse et conviviale, malgré les fortes odeurs d'alcool et d'humain qui régnaient au sein de la taverne. Ils discutèrent de tout et de rien, apprenant davantage de choses sur la culture de l'un et de l'autre, riant, malgré la discrétion d'Arya qui sirotait sa boisson en silence, et buvant leur chopine respective. Finalement, la soirée semblait bien se profiler. Aux premiers abords...
Car Barohir s'était soudainement tût et paraissait soucieux, tendu. Cassandre le remarqua vite car la main gauche de l'humain s'était mise à trembloter, et celui-ci commençait à avoir des gouttes de sueur perlant de son front. Son teint était devenu blafard et Cassandre lui demanda s'il était indisposé. Il prétexta alors qu'il s'agissait seulement d'un effet de la fatigue mais l'Enôrii en doutait. Les hommes avaient tendance à cacher leurs faiblesses sous diverses excuses, et la princesse doutait que le seigneur de Delenör échappât à la règle. Toutefois, Cassandre respecta son souhait de ne pas en dire davantage pour le moment et décida de lui faire croire qu'elle avait avalé son histoire. Mais elle n'était pas dupe, elle se promit intérieurement d'aborder de nouveau ce sujet ultérieurement, lorsqu'ils seraient seuls. Ce serait plus prudent...

Les trois voyageurs avaient réservé deux chambres pour deux jours. Une pour les deux Enôrii tandis que le souverain de Delenör serait seul à côté. Cassandre souhaita une bonne nuit à Barohir et suivit Arya dans leur suite. Elle n'était pas des plus élégantes, mais au moins elle était propre et acceptable pour une paire de nuits. La princesse jeta brièvement un regard circulaire avant de s'asseoir sur son lit. Il était relativement petit, conçu pour des humains. Elle s'étonnait d'ailleurs que l'aubergiste l'ait surnommée « petite dame » étant donné qu'elle mesurait plus d'un mètre quatre-vingt et le dépassait d'une bonne tête et demie. Peut-être était-ce une appellation humoristique typiquement humaine, allez savoir...
Elle ôta ses fourreaux de son dos et les déposa à côté d'elle sur le lit, et fit de même pour son sac de voyage, peu encombrant. Elle ne possédait que trois tenues de rechange dont une robe bleue ciel à manches longues, qui comportait des inscriptions Enôrii brodées de fil d'argent. Les deux autres étaient des tuniques de voyage, comme celle qu'elle portait sur son corps. Elle sortit du sac une brosse à cheveux en bois et se démêla sa chevelure soyeuse avec un soin tout particulier, afin de la rendre brillante et bien lisse. La traversée et le capuchon les avaient malmenés quelque peu, et en tant que princesse, elle se devait d'attacher une attention toute particulière à son apparence, plus que n'importe quelle autre femme.

Lorsque cela fut fait, elle se dévêtit entièrement et se coucha nue dans le lit, comme elle en avait l'habitude. Elle dût d'ailleurs se recroqueviller pour que ses jambes ne dépassent pas de la couverture. Elle n'aimait pas particulièrement le froid, étant habituée à la tiédeur de ses appartements au palais royal d'Enáwen. Elle se blottit tout de même, emmitouflée dans la couverture, et ne réagit que lorsqu'Arya prit la parole dans leur langue natale. Elle s'excusait pour son attitude de la journée ce qui tira un sourire à Cassandre. La princesse s'excusa également d'avoir été un peu trop dure avec la commandante, mais n'alla pas plus loin. Il était inutile de rappeler qu'elle aussi avait eu du mal à ne pas sauter sur Barohir pour le vider de son sang. Elles avaient été très proches de la catastrophe, toutes les deux, et Cassandre s'estimait également aussi fautive, si ce n'est plus, qu'Arya. Celle-ci sourit à la princesse, et l'atmosphère se détendit aussitôt dans la pièce qui, malgré la fenêtre ouverte semblait redevenir plus chaleureuse. Mais Arya avait cependant besoin de prendre un peu l'air et Cassandre acquiesça. Elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait, la princesse, elle, était fatiguée. Ses paupières commençaient d'ailleurs à se fermer d'elles-mêmes, et elle s'endormit presque aussitôt, peu après qu'Arya ne soit partie faire un tour dans les rues désertes de Helaris.


Elle entendit des bruits de pas devant sa porte, puis quelques coups légers et successifs contre le bois de cette dernière. La voix du seigneur Barohir se fit entendre. Il voulait lui parler. Elle referma les yeux et attendit. La porte finit par s'ouvrir dans un grincement discret. Les pas se rapprochèrent du lit et elle sentit l'odeur de Barohir à ses côtés. D'après le bruit du lit, il devait s'être assit sur celui d'Arya, inoccupé pour l'heure. Elle le sentit se rapprocher davantage, puis effleurer sa joue légèrement. Elle continua de faire semblant de dormir tandis qu'elle appréciait le geste et la douceur de la main de l'être humain. Lorsqu'il reprit la parole, ce fut pour s'excuser de ce qu'il s'était passé plus tôt dans la journée, lorsqu'Arya et elle avaient failli se jeter sur lui. La provocation de Barohir à l'égard de la garde n'avait pas aidé cette dernière à se contrôler, mais l'accident qui avait failli en résulter avait permis à Cassandre de reprendre le dessus sur son côté sauvage. Mais comme le disait Barohir, il encourait un risque conséquent en les côtoyant. C'est à ce moment que Cassandre décida d'ouvrir de nouveau ses yeux pour les braquer sur Barohir. Elle prit la main du delenien qui effleurait sa joue et raffermit sa prise sur elle, se redressant sur le lit de manière à lui faire face.


« Je suis également désolée pour tout à l'heure, Barohir. Avec cette odeur de sang humain, je suis devenue folle l'espace d'un instant et j'ai voulu m'abreuver de vous. Mais paradoxalement, ce n'est que lorsque je vous ai senti en danger avec Arya que j'ai pu enfin réagir. Je ne voulais pas vous voir mourir. Je...tiens à vous, Barohir. C'est assez curieux, je n'aurais jamais pensé dire cela à un humain auparavant, étant donné que je n'en ai jamais vraiment côtoyé... » finit-elle par murmurer.

Elle détourna la tête tandis que quelques larmes perlaient avec lenteur le long de ses joues. Elle n'avait pas l'habitude de se montrer aussi...émotive. Que lui arrivait-il ? Au fond, elle connaissait la réponse à cette question, mais cela l'effrayait sans qu'elle puisse l'avouer véritablement. Peut-être que se nourrir exclusivement d'animaux et totalement délaisser le sang humain pourrait, au fil du temps, la rendre moins agressive et lui permettre de se contrôler davantage en présence d'êtres humains... C'était à essayer en tout cas. Ses sens semblaient brouillés en cet instant et elle ne savait plus quoi penser. Et c'est sans doute la raison pour laquelle elle fit ce geste qu'elle allait seulement à moitié regretter par la suite.

Vive comme un serpent constricteur se jetant sur un rongeur, elle prit Barohir par les joues et l'embrassa avec fougue, ne lui laissant pas le temps ni la possibilité d'effectuer un mouvement de recul -le lit d'Arya se trouvant juste derrière lui.
Le rythme cardiaque de son cœur s'accéléra brusquement et sa respiration se fit plus saccadée à mesure que durait le baiser.


« Je suis désolée... Je... Vous..devriez retourner dans votre chambre. Arya risque de rentrer d'une minute à l'autre... » bafouilla-t-elle, confuse.


***

Cela faisait une quinzaine de minutes qu'elle retrouva le silence de la chambre. Elle enfoui son visage dans ses mains en soupirant. Que venait-elle de faire ? Ce n'était pas dans ses habitudes d'agir ainsi...D'autant plus quand il s'agissait d'un humain, même si c'était le seigneur de Delenör... Elle avait agi comme une idiote, sans réfléchir aux conséquences de ses actes. Cela ne lui ressemblait pas. Elle qui d'ordinaire analysait les situations avant d'entreprendre quoi que ce soit, venait de déroger à l'un de ses principes. Arya sentirait indéniablement l'odeur de Barohir sur elle et à la première occasion, irait avertir les souverains de Fëanör de son geste. Ses parents étaient plus tolérants envers certains humains, en appréciait certains même, comme leurs alliés de Delenör, mais sans doute pas au point d'accepter un tel acte sans qu'il y ait un châtiment par la suite. Elle ignorait comment ils réagiraient, mais espérait que s'ils l'apprenaient, n'irait pas rompre l'alliance avec le royaume humain des terres de l'est. Elle pouvait toutefois mentir en affichant un visage de marbre des plus parfaits, se désolidarisant totalement de ce qui venait de se dérouler, comme si elle ne s'était pas rendue compte que Barohir avait pénétré dans la pièce. Ou alors dire qu'en l'entendant entrer dans la pièce, elle s'était réveillée et lui avait demandé de retourner dans sa chambre. Elle était habituée à ne laisser rien paraître, et elle s'y entraîna dès à présent. Si elle pouvait paraître agacée, voire presque méprisante, cela pourrait se passer en douceur. Elle croisa les bras, son regard perçant fixé sur la fenêtre ouverte, aussi immobile qu'une statue de glace. C'est l'instant que choisit Arya pour revenir de l'extérieur.

Elle ne sentit pas immédiatement l'odeur de sang humain sur Arya. Elle ne réagit que lorsque la garde se trahit en affichant une mine coupable et en poussant un juron de dépit, de honte. C'est alors que Cassandre comprit ce qu'avait fait Arya. Son regard de saphir se fit plus glacial qu'il ne l'était auparavant et elle hocha la tête.


« Nêrkesh, comme vous dites. » murmura-t-elle sur un ton guère rassurant en langue commune. Il aurait même été préférable qu'elle hurle sur cette phrase...


Mais avant de réprimander Arya, elle jugea préférable de ne pas hurler ce qui aurait conduit à ameuter tout le quartier, et de le faire en Enôrii plutôt qu'en langue humaine, pour éviter que les pratiquants de cette langue ne comprennent ce qui s'était passé.


« Que les cadavres de ce matin aient été un malheureux accident, je veux bien l'accepter, car je les ai ensevelis sous terre, mais justifiaient-ils que vous en fassiez d'autres ??? Nous sommes en Lareagan, à quoi pensiez-vous, Arya ??? Est-ce que le traité de paix signé il y a deux cents ans a-t-il le moindre sens pour vous ? Si un Enôrii venait à s'abreuver d'un Lareagien, cette trêve prendrait fin et la guerre serait déclarée à Fëanör ! Et cette fois, nous n'aurions pas l'appui des Nains puisqu'ils étaient présents lors de cet accord et ne nous viendraient plus en aide si l'affront venait de nous ! Lorsqu'un Lareagien s'approche de trop près de nos frontières, cela peut encore passer, mais là nous sommes DEUX ENÔRII EN PLEIN LAREAGAN ET L'UNE D'ENTRE ELLES A PORTER ATTEINTE À LA VIE D'UN HUMAIN ! VOUS RENDEZ-VOUS COMPTE DE CE QUE CELA IMPLIQUE ???? » finit par aboyer Cassandre, accompagnant la réprimande par un grondement menaçant, son instinct de loup reprenant l'espace de quelques secondes le dessus sur sa personne.

Elle tourna brusquement le dos à Arya, faisant les cents pas à une allure très rapide dans la pièce, marmonnant un Enôrii presque inaudible accompagné de grondements lupins. Cependant, on pouvait aisément comprendre qu'elle était furieuse de ce qu'avait commis Arya. Lorsqu'elle croisa de nouveau le regard de cette dernière, les deux saphirs lançaient des éclairs, et ses lèvres étaient pincées par la rage. Elle revint à sa position de départ, les bras croisés, la posture droite comme un i, le regard glacial.


« J'attends des explications de votre part, Arya. »
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MessageSujet: Re: Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre]   Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre] EmptyVen 6 Avr - 2:05

[Afin de bien différencier l'Enôrii de l'humain pour que Barohir sache bien ce qu'il peut comprendre en Rp et ce qui ne peut pas comprendre, ainsi que ce que les PNJ peuvent comprendre, j'ai bien marqué la différence en rajoutant des "R" lorsqu'elle parle humain.]

    Avant que Cassandre commence à la réprimander, Arya sentit quelque chose. Une effluve particulière et familière ... Barohir. La pièce était embaumée par son odeur fruité, elle se trouvait également ... sur Cassandre. L'Enôrii fronça les sourcils, mais n'eut guère le temps de faire quoi que ce soit d'autre, Cassandre était déjà sur elle. Sa voix était glaciale, jamais elle ne l'avait entendu parler de la sorte, de même son regard ne reflétait plus aucune sympathie envers le commandant de la garde, mais bien de la colère et de la déception. Arya la laissa faire, elle ne pouvait rien faire d'autre de toute façon, si ce n'est laisser la Princesse la réprimander, d'abord dans un chuchotement puis en hurlant littéralement réveillant probablement Barohir et tout l'étage. L'Enôrii aux yeux d'or avait adopté un masque d'impassibilité et se tenait droite, les mains dans le dos, le sang continuant de perler au niveau de son bras. Elle ne brancha même pas lorsque Cassandre hurla, elle avait été entrainée à ne rien laisser paraitre, à être froide comme la pierre ... Elle l'a laissa ensuite se calmer, ou essayer de le faire, et lorsqu'elle se retourna pour lui demander des explications, Arya sembla enfin s'animer. Elle alla chercher un bandage dans sa besace, et passa sa langue sur sa peau pour en effacer les traces de sang, elle désinfecta ensuite la plaie avec un onguent et la pensa, le tout en silence, ignorant Cassandre avec superbe... Arya aurait normalement utilisé ses pouvoirs pour soigner cette simple blessure, cependant, et elle ne l'avouerait jamais, mais elle n'avait pas dormi depuis presque deux jours, et utiliser ce pouvoir maintenant la viderait encore plus de ses forces, seul le sang qu'elle avait absorbé la faisait tenir debout. Enfin, elle se tourna vers la Princesse, les mains dans le dos, le bandage blanc bien en évidence sur son bras droit, puis d'une voix monocorde, elle lui répondit.

    « Je n'ai pas attaqué cet humain, c'est lui qui m'a surprit. Par ailleurs,il m'a laissé un souvenir.» elle désigna le bandage du menton « Je me suis défendu, à moins que vous auriez préféré que je me laisse tuer ? Violer ? Ou je ne sais quoi d'autre. J'en ai, en effet, profité pour m'abreuver, mais je ne l'ai pas vidé. Je lui ai tranché la gorge pour que cela ait l'air d'un simple assassina. Demain, quand il sera retrouvé, personne ne pourra se douter qu'un Enôrii est passé par là et lui baignera dans une jolie marre de sang et ce relativement loin de cette auberge. Enfin, c'était avant que vous hurliez ... »

    Le regard d'Arya, jusqu'à alors d'une neutralité total, devint soudainement froid, extrêmes froid, et sa bouche se tordit en un rictus peu rassurant, dévoilant ses crocs. Les mains dans le dos, elle fit quelques pas vers Cassandre, jusqu'à ce retrouver à quelques centimètres d'elle, sa poitrine touchant presque la sienne. D'une voix extrêmement calme, elle lui dit alors en Enôrii dans un chuchotement glacé :

    « Savez-vous ce que votre père m'a dit avant que vous et Barohir arriviez dans la salle du trône, juste avant notre départ ? Il m'a dit « surveillez-les » et non « veillez sur eux ». Il est évident que le Seigneur Barohir éprouve de forts sentiments pour vous et votre père craignez qu'il se passe quelque chose. Ce n'est pas parce que vous lui avez fait boire l'eau du Lac Quelnos que vous pouvez vous permettre de... » elle fronça les sourcils « ... l'embrasser. C'est ce que vous avez fait, non ? Son odeur se concentre sur votre visage... Barohir reste un humain, majesté, et même si c'est un ami des Enôrii, il reste un simple et pauvre humain. » Elle fit une pause dramatique, puis reprit. « Ne souillez pas la mémoire de votre défunt époux en ayant une relation plus qu'amicale avec lui, et je vous laisse imaginer ce que vos parents feraient, ce que votre frère et votre fille penseraient ... Ce que le peuple Enôrii penserait ...Vous êtes notre avenir, ne l'oubliez pas et je me ferai un plaisir de venir vous tenir compagnie lorsque vous serez reine.
    » Sur un ton doucereux, semblable à celui que Cassandre avait adopté quelques minutes plus tôt, elle poursuivit. « Je vous apprécie beaucoup, Cassandre, j'irais même jusqu'à dire que je vous aime bien, vous m'êtes sympathique et passer du temps en votre compagnie est agréable, cependant ... c'est d'abord à vos parents que j'ai juré fidélité et si ce qui est arrivé avec Barohir devait se reproduire... je ne vous couvrirez pas et j'en informerai Arthax et Ghalÿa Ombrelune ... » Elle termina sur un murmure, son regard plongé dans celui de la Princesse, qui était alors indéchiffrable.

    L'Enôrii, satisfaite de son petit discourt, se détourna de la Princesse. Il était clair qu'à présent elles ne pourraient pas passer le reste de la nuit dans la même chambre. Arya prit donc sa bure, qu'elle passa, puis prit ses armes et le reste de ses affaires. Elle se dirigea ensuite sur vers la porte, mais avant de la franchir, s'arrêta dans l'encadrement.

    « Je vous conseille de mettre un peu de distance entre vous et Barohir, votre geste l'aura surement tout émoustillé... Je laisse passer pour cette fois, Majesté, mais ne me forcez pas à vous dénoncer, j'ai déjà perdu votre sympathie, mais je n'ai guère envie de faire de vous mon ennemie... Seulement, si vous ne me laissez pas le choix il en sera tout de même ainsi. Je vous attendrais en bas demain matin. Bonne nuit, Eninya. »

    Sur ces quelques paroles, qui ne furent ici encore qu'un murmure Enôrii, elle passa la porte et referma derrière elle, puis, s'assurant que l'humain dormait également, sortit de l'auberge en passant dans la salle commune. Soupirant, elle se mit à marcher. En tant qu'Enôrii elle voyait très bien dans le noir et pourrait dégommer un rat à deux cents mètre avec son arc, c'est pour cela qu'elle décida de faire un peu de repérage et chercha le chemin le plus direct pour le Palais. Même de nuit il était bien gardé, et Arya se contenta de l'admirer, éclairait par les torches. Il restait plusieurs heures avant le lever du soleil, et l'Enôrii ne savait guère ou se reposer. Elle fini donc par renoncer à se reposer une fois de plus, il lui faudrait seulement boire plus de sang demain matin pour tenir lorsqu'ils seraient au Palais. Elle revint sur ses pas et trouva un coin en hauteur d'où elle pouvait voir la porte de l'auberge. Soupirant, elle se posa dans un coin sombre, enveloppé dans sa bure, et ferma les yeux pour tenter de se reposer quelques heures. Malheureusement, ce qu'elle avait dit à Cassandre la hantait, elle avait fait preuve d'un profond manque de respect et même si la Princesse avait fait quelque chose d'extrêmement mal, cela ne le justifiait en rien. Elle soupira de plus bel et les larmes dévalèrent en silence ses joues pales. Arya appréciait beaucoup Cassandre, mais désormais il était exclu qu'elles se rapprochent un jour, pas après les menaces d'Arya... la journée de demain risquait d'être très désagréable, c'est pour cela que l'Enôrii décida que demain elle agirait en fonction de Barohir et Cassandre, mais elle se doutait qu'elle aller devoir jouer la carte de l'indifférence, remettre son masque de soldat. Elle soupira une nouvelle fois et ferma les yeux, cherchant à dormir quelques heures ... cependant, le sommeil la fuyait ...

    Lorsque le soleil commença sa lente ascension dans le ciel, Arya n'avait pas dormi et ce malgré ses efforts. Elle se sentait faible et but deux gourdes entières avant de se lever en réajustant sa bure. Elle reprit ensuite ses affaires et entra dans l'auberge, où il n'y avait personne, si ce n'est le tenancier. Avec un fort accent Enôrii, elle demanda un endroit où se changer et de laver un peu et dû se reprendre à trois fois avant de comprendre ce que l'humain lui disait. C'est en soupirant devant le miroir qu'elle peigna ses longs cheveux noirs et les tressas, quelques mèches sombres encadrant son visage. Ses iris dorés étaient terne et ses yeux été soulignés par des cernes noirs, les traces de ses larmes étaient encore visibles et elle les effaça en se passant un peu d'eau sur le visage. Elle remit ensuite le reste de son armure de cuir, puis abaissa de nouveau son capuchon afin de masquer ses oreilles effilées.

    L'Enôrii alla s'asseoir à une table, bien en évidence afin d'être remarqué par ses deux compagnons dès qu'ils descendraient l'escalier. Elle prit alors une autre gourde de sang et l'ouvrit afin de reprendre d'autre force, ce qui lui manquait cruellement, même si une fois de plus elle ne laissait rien paraitre ... seuls les cernes noirs et ses yeux ternes pourraient en témoigner. Elle demeura assise quelques heures, parlant avec l'humain, essayant de comprendre les expressions locales. Grâce au sang qu'elle buvait, elle ne ressentait pas l'envie de se jeter sur le tenancier, et c'est assis à table avec lui en train de discuter que Barohir et Cassandre la trouvèrent. Lorsqu'ils vinrent s'asseoir de chaque côtés de la table, le tenancier se leva et prit les commandes, qui était en vérité uniquement constitué du déjeuner de Barohir. C'est là qu'Arya se décida enfin à parler, calme mais mais neutre.


    « Bonjourrr. J'espèrrre que vous avez bien dorrrmis. »

    Elle s'appuya contre le dossier de sa chaise. L'ambiance était froide, ce qui était plutôt normal. Après une petite heure, ils se mirent en route pour le palais, Arya devant puisqu'elle connaissait déjà le chemin.

    « Parrr ici. »

    Avec facilité, elle les emmena devant le Palais. Comme quoi, même sans avoir dormit pendant deux jours et s'être fait engueulé puis avoir engueulé la Princesse, elle était toujours capable de faire son travail et même plus. C'est seulement devant les portes du palais qu'elle s'arrêta et se posta légèrement en arrière, reprenant une attitude de garde. C'était à Cassandre et Barohir de pénétrer les premiers dans le demeure du roi.
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MessageSujet: Re: Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre]   Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre] EmptyVen 6 Avr - 15:01

C’était un moment comme rarement on pouvait en vivre dans l’éphémère vie humaine, du moins pas aussi intensément. Embrasser une femme était une chose, embrasser une Enorii, ça, c’était un luxe. Passant son bras gauche autour de la taille de la Princesse, sa main droite sur son bras à elle, il se laissa bercer par la chaleur de ses lèvres, guider cette danse comme se laisser guider sans se poser de questions. Peu importait.

C’était une Cassandre sensible qui s’était dévoilée à l’instant même, tombant ainsi la parjure faite d’acier et de crocs de la chasseresse Enorii, pour mettre à nu son cœur. Si les Enorii avaient des vertus hypnotiques sur l’homme, peut être les hommes pouvaient-ils avoir le même effet. Barohir n’eut pas la moindre idée – et ne voulu pas savoir – du temps que durait ce baiser. Leur cœur battit à toute allure, il pouvait sentir celui de l’Enorii aussi clairement qu’il sentait le sien. Il s’arrêta et regarda ses yeux larmoyant. A l’aide de son pouce, il essuya ses joues et murmura :


- Par Sylmenas… Je tiens à vous aussi Cassandre…

Il l’embrassa de nouveau, comme contrôlé par une force invisible, puis apposa son front à celui de la princesse, lui tenant la main qu’elle avait laissé sur son visage, avant de reprendre :

- Je suis désolée... Je... Vous..devriez retourner dans votre chambre. Arya risque de rentrer d'une minute à l'autre... dit-elle.
- Je sais le risque que vous prenez. Je ne la laisserai pas vous causer de mal...

Il se leva lentement, gardant encore sa main dans la sienne un petit instant, puis la lâcha, avança lentement vers la porte en bois, avant de s’arrêter nette, et de se tourner vers Cassandre, toujours assise sur son lit, observant le Delenien :

- Je ne les laisserai pas vous causer de mal… ajouta-t-il, avant de sortir et refermer la porte derrière lui.

A vrai dire, s’il était en mesure de se protéger lui et Cassandre des risques encourus selon la tradition Enorii, il l’ignorait, mais ce dont il était sûr, c’est qu’il connaissait la faiblesses majeure d’Arya, la seule qui pourrait les trahir. Elle aimait beaucoup la princesse, mais elle tenait aussi à ces maudites traditions. Et son manque de contrôle à l’odeur du sang humain était son défaut majeur. Arya la chasseresse, barrière entre un monde nouveau, des sensations nouvelles, qui s’offraient à Barohir, barrière qui pourrait être un allié puissant, tout comme une épée de Damoclès au dessus de Cassandre. Barohir allait garder un œil sur elle, pour leur survie à tous les deux.
Barohir entra dans sa chambre et referma la porte en bois derrière lui. Il s’y adossa, prit sa tète entre ses mains, puis souffla un grand coup, repensant à ce qui venait de se produire dans la chambre voisine. Ca n’était qu’un baiser certes, et pas des moindres, mais il n’était pas exempt de conséquences, il le savait. Son cœur battait encore à toute vitesse, les sueurs froides le reprirent. Il avança vers son lit tant bien que mal, s’y appuya et retira ses vêtements. Puis, il se dirigea vers le réceptacle servant de lavabo, et s’aspergea le visage d’eau. Ses sentiments, la palpitation de son cœur, et ces étranges sensations qu’il ressentait depuis le début de la soirée, tout semblait se conjuguer. Barohir était à moitié nu, et pourtant il se sentait brulant. Puis, tout à coup, la sensation disparu de nouveau, ne laissant place qu’à la douce chaleur qui circulait en lui, provoqué par le baiser de Cassandre. Il s’allongea sur son lit, les pensées éparpillées, les bottes toujours aux pieds.

Cassandre criait, les hurlements le réveillèrent. Sans comprendre l’Enorii, Barohir se demandait si Arya n’avait effectivement pas remarqué que le Delenien et la Princesse avait échangé plus que de simples mots. Fatigué, il se dit que tout l’étage devait déjà être réveillé et qu’il n’était pas utile de faire quoi que ce soit. Il se laissa tomber dans son oreiller, se passa une main sur le front, et dit alors dans un soupire :

– Et merde…

Il se leva de son lit, prêt à intervenir, avant de se dire qu’il valait mieux laisser Cassandre gérer la chose d’elle-même. Au bout d’un certain temps, il entendit Arya qui finit par quitter la chambre, puis partir dehors. Barohir avança alors lentement et posa le front contre la pierre du mur séparant les deux chambres, au niveau de là où se trouvait Cassandre.

Le lendemain, une fois préparé, il sorti de sa chambre et attendit que Cassandre ne sorte à son tour de la sienne afin de descendre prendre le petit-déjeuner. Ils échangèrent un regard, un bref sourire, et il nota qu’elle avait l’air fatigué. Une fois arrivé dans la salle commune, ils s’installèrent à la table d’Arya. Barohir demanda du thé, tant pour lui que pour les deux Enorii, et prit la parole, à voix basse.


- J’ignore ce qu’il vous a pris hier, mais vous avez surement réveillé toute l’auberge. Ici ils n’en ont rien à faire, mais ce genre de situation ne devra pas se produire de nouveau lorsque nous serons en territoire hostile. Je vous en prie, conservez votre sang froid, peu importe la nature de vos conversations… S’il vous plait. conclu-t-il sur un ton à la fois autoritaire et suppliant, n’oubliant pas que la vie de milliers de personnes dépendaient peut être de leur missions. Puis il reprit :

- Vous êtes prêtes ? Parfait. Maintenant nous allons au Palais du Roi Thorsten, ne perdons pas de temps.

Arya les conduisit sans problèmes au Palais Royal, à pied. Elle avait prit le temps d’explorer les environs. Le Palais du Roi Thorsten était un bâtiment imposant, contrastant avec le reste de la cité d’Helaris, de par sa taille. Le blanc de ses murs reflétait la lumière du soleil et ainsi la diffusait davantage dans les petites ruelles de la ville, comme si cette même lumière symbolisait l’emprise chaleureuse d’un roi bienveillant à l’égard de son peuple. Le château était construit en amont du reste de la cité, symbolisant la passerelle entre le ciel et la terre, le divin et le monde des humains, et au passage laissait une impression étrange à Barohir. Un roi surplombant son peuple, se plaçant entre les dieux et ses sujets, devait être à l’œuvre d’une mégalomanie sans précédent. Il allait falloir jouer finement pour convaincre le roi du Lareagan de se rallier à sa cause. Ils passèrent par un pont qui surplombait une cascade, et arrivèrent à une première porte, massive et ouverte, où ils purent entrer librement. Des gens en costume nobles croisaient la route des soldats veillant à la sécurité du palais, tout ce petit monde se retrouvait dans l’impressionnante cour de Thorsten. De grands murs, ornés de colonnes et d’ogives, offraient une vue imprenable sur la cité d’Helaris et la vallée du Lareagan, ses forêts, ses cascades. Des statues représentant les Rois du passé trônaient de part et d’autre d’un chemin qui menait à une autre porte, bien plus grande que la précédente, ouverte elle aussi, néanmoins gardés par des gardes qui posèrent leurs yeux sur les trois compagnons. Les deux Enorii avaient gardé leur tète encapuchonnée et portait leurs skêlz sur le dos, Barohir lui, se tenait droit, visage découvert, une main sur le pommeau de sa dague, son arc d’ébène et son carquois sur le dos. Sous sa veste de cuire, Barohir s’était vêtu de son uniforme militaire, une veste blanche croisée. Il s’approcha des gardes, relevant ses manches et dévoilant le bracelet d’or à son avant bras, sur lequel était représenté le symbole de la Cavalerie Ailé, un pégase les ailes déployées.

- Monseigneur, vous êtes près de la demeure du Roi Thorsten et vous ne pouvez entrer sans vous présenter, et sans y être autorisé au préalable par notre souverain.
- Dites à Thorstun, Roi du Lareagan et Commandant Principal des Armées de Brumefer que Barohir Kordaskyan, Seigneur du Delenor, Premier Cavalier Ailé de la garde du Delenor, demande à s’entretenir avec lui.

Le garde lança un regard stupéfait, et envoya un messager qui entra. Quelques secondes plus tard, c’est tout un défilé qui vint les accueillir. Un homme à la carrure impressionnante et à la longue barbe grisonnante servait de tète à un cortège d’une vingtaine de personnes. Pour la discrétion, s’était raté. Le grand barbu prit la parole.
- Ainsi donc voici venu, sur les Terres de Thorsten le Guerrier, Barohir Kordaskyan l’Archer Delenien. J’ai ouï dire de par mes amis du sud, nos chers Nains de Dwilömrhin, que vous êtes un allié fidèle. Comme dit le proverbe, les amis de mes amis sont mes amis. Entrez, entre, soyez les bienvenus sur mes Terres. Mais qui sont vos compagnons de voyage ?

Barohir se tourna et observait les Enorii.

- Thorsten, entrons d’abord, je ne peux m’exprimer en des lieux si ouverts.


Ils entrèrent dans la salle du trône, et Thorsten alla s’assoir sur son fauteuil, qui se tenait sur une estrade en bout d’une longue table, probablement réservée à ses ministres, qui ne tardèrent pas à s’assoir après lui. Thorsten fit signe à ses soldats de sortir de la salle et de fermer la grande porte, et seul cinq personnes restèrent présentes. Surement des ministres, se dit Barohir. La Reine également se tenait là, il s’agissait d’une femme aux traits fins et qui malgré les rides sur son front et au coin des yeux, semblait avoir conservé ses aires de jeune fille. Il fit signe à Barohir, Cassandre et Arya, de prendre place à leurs côtés. Ils firent selon l’invitation du Roi Lareagien, puis Barohir reprit la parole.

- Laissez-moi, au nom du même proverbe que vous aviez invoqué, vous présenter mes amies. Voici Cassandre Ombrelune, Princesse de Feanor, fille d’Arthax Ombrelune, et Arya Lyrargent, Général des Armées Enorii. Thorsten, c’est un honneur de pouvoir m’entretenir avec vous. A vrai dire, le Delenor et le Lareagan n’ont jamais vraiment été proche, et j’espère voir venir le jour où nos deux nations s’uniront, aux côtés des Nains qui sont un allié commun, et des Enorii dont la sagesse peut être utile en des temps si sombres.
- Sombres ? Ha ha ha ! Que me dites-vous là ? Nos terres n’ont jamais été autant fertiles, nos bœufs n’ont jamais été autant succulents et nos femmes n’ont jamais été aussi belles !
- Thorsten… Je ne veux pas briser votre bonne humeur, mais j’aimerai partager votre enthousiasme… Seulement…

Il marqua un temps de pause, et sorti une lettre de l’intérieur de sa veste avant de la lire à voix haute. De sa voix grave, Barohir lut : «

"De la Matriarche des Soeurs des Brumes à Barohir, roi du Delenör.

La Nuit s'étend sur l'Est désormais. L'Orgueilleux de topaze est passé au pouvoir de Celle qui fait danser les morts. Bientôt, la grande cité maritime sombrera dans le Chaos. Vous devrez être prêts quand les flammes du Dragon s'abattront sur vous. Bientôt viendra l'aide des brumes au travers des mers et des océans mais, en attendant, n'oubliez pas vos alliés de l'Ouest. Réveillez le courage de l'Annalabyr.

Que les Brumes veillent sur vous."
»

Il referma la lettre. Thorsten avait radicalement changé d’expression.
- Oui Thorstun… Les Nécromanciennes contrôleraient l’un des Douze Seigneurs Dragons, et pas n’importe lequel : le plus dangereux de tous… Je suis venu ici vous voir pour, en plus de demander l’alliance avec votre royaume, nous aider à retrouver l’auteur de cette prophétie pour nous aider, pour retrouver les Seigneurs Dragons restants et si possible protéger nos Royaumes. Mon Royaume a besoin de vous, et si demain le Delenor est attaqué, n’importe quel Royaume pourrait être attaqué ensuite… Je vous en prie Thorsten, rassemblons nos forces, allons quérir les Seigneurs Nains, et retrouvons les Douze, brisés, mais toujours unis…

[i]A ces mots, Barohir s’agenouilla devant Thorsten, afin de réunifier deux royaumes jusqu’ici s’ignorant mutuellement. Puis, le Delenien jeta un œil à Cassandre puis à Arya, espérant qu’elles pourraient l’aider. La peur pouvait se lire sur le visage de Barohir.

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Cassandre Ombrelune
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MessageSujet: Re: Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre]   Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre] EmptyVen 6 Avr - 23:23

Le baisé donné à Barohir fut rendu, au grand soulagement de Cassandre. Certes, elle avait remarqué la façon dont il l'a regardait mais n'était pas sûre de ses sentiments, et craignait la réaction de son entourage. Un Enôrii et un humain qui s'unifiaient était un cas peu fréquent et surtout très mal vu de la part du Peuple de la Lune, très traditionaliste. Cela allait impliquer des problèmes assez conséquents par la suite, même s'il s'agissait de la princesse héritière et du seigneur de Delenör. Arthax et Ghalÿa Ombrelune allaient probablement très mal réagir s'ils apprenaient ce qu'avait fait leur fille aînée avec un être humain, tout comme le reste de la communauté Enôrii. Cassandre espérait juste qu'ils ne la jettent pas en pâture aux Drëkhass. Elle les savait suffisamment éclairés pour ne pas commettre l'erreur de faire la même chose avec Barohir, sinon l'alliance avec le Delenör serait vite rompue, et les deleniens pourraient envahir Fëanör, afin de venger la mort de leur monarque. Barohir n'avait donc rien à craindre, en théorie.

Gardant sa main dans la sienne, Barohir s'était redressé et la lâcha, s'avançant vers la porte de la chambre. Il ne se retourna qu'au dernier moment, promettant à Cassandre qu'il ne laisserait pas les siens lui faire du mal, ce qui tira un sourire à la princesse. Elle espérait qu'il n'ait pas à le faire, car sa mort la toucherait bien plus qu'elle ne le croyait. C'était la première fois qu'elle éprouvait des sentiments pour un être dit « inférieur » aux yeux de son peuple, la première fois qu'elle ouvrait de nouveau son cœur depuis la mort de son époux, Unÿndir, qui fut percé de nombreux traits lors de la bataille qui opposa Fëanör et Lareagan, deux cents ans auparavant. Elle ne conservait de son souvenir que sa fille, Elunia, qui naquit quelques mois après la signature du traité de paix. Était-ce mal d'aller de l'avant ? Probablement lorsqu'il s'agissait d'un humain. Le cœur avait un fonctionnement des plus étranges, et les sentiments étaient imprévisibles, et surtout, incontrôlables. Lorsque l'on s'éprenait d'une personne, il ne servait à rien de les refouler. Ils reviendront toujours à la charge, au moment le moins opportun. Et éprouver de l'amour peut parfois coûter la vie. Cassandre était encore jeune, pour une Enôrii, puisqu'elle était âgée d'un peu plus de sept cent ans. Cela équivalait pour un humain n'ayant pas encore passé la trentaine, ce qui faisait que finalement elle avait approximativement le même âge que Barohir, si on faisait fi des siècles.

Arya était revenue et Cassandre lui avait passé un savon que la garde ne semblait pas avoir apprécié du tout. Elle lui expliqua que c'était l'humain qui l'avait attaquée et lui présenta le bandage de fortune qu'elle s'était faite elle-même, puis la rassura en disant qu'elle l'avait suffisamment mutilé pour que l'on pense qu'il s'agissait d'un meurtre causé par un autre humain. Le regard de la princesse se radoucit brièvement en entendant cela, mais redevint glacial lorsque la commandante la réprimanda également concernant le baiser échangé. Elle fit une longue tirade en mettant en exergue la déception qu'éprouverait ses parents en apprenant ce qu'elle avait fait, les réactions qu'auraient Eldakhar et Elunia. Elle l'accusa également de souiller la mémoire de son époux. À ces mots, Cassandre afficha clairement un regard hautain, puis répondit avec son timbre de voix habituel :


« Qui vous dit que Barohir a goûté à l'eau du Lac Sacré ? Vous semblez bien prompte à proférer des remarques hâtives qui n'ont aucun fondement. Barohir est très adroit au tir à l'arc, n'oubliez pas cependant que c'est son métier. Je ne connais pas la distance à laquelle les humains peuvent tirer, mais ce n'est pas un novice. Il a de longues années humaines derrière lui, et c'est une race qui apprend vite et s'adapte très bien, contrairement à nous autres, Enôrii. Certes, nous vivons plus longtemps qu'eux, nous sommes plus rapides, nos sens sont plus aiguisés, nous avons des pouvoirs qu'ils ne pourront pas reproduire. Nos armes comptent parmi les plus performantes avec celles des Nains. Nous vivons en symbiose avec la nature tandis qu'ils s'en éloignent. Mais cela nous rend-t-il plus sages pour autant, à raisonner de cette manière ? Leur corps est moins grand et plus robuste que le nôtre, ils sont velus tandis que nous sommes imberbes. Leurs oreilles sont arrondies et ils n'ont pas de canines pour se repaître du sang de leurs victimes. Mais ils ont une âme, un esprit. Ils communiquent, ils réfléchissent, ils apprennent des langues, ils construisent, ils forgent, ils sont capables d'oeuvres d'arts. Ils sont doués de sentiments, comme nous. Ce n'est pas uniquement notre nature qui détermine si nous sommes meilleurs qu'eux ou non. Ce sont nos actions, nos choix, notre mode de pensée. Et est-il meilleur ? À les considérer comme inférieurs, nous finissons par nous abaisser. Nous ressemblons aux Geriyans, qui ne sont en fait que notre propre miroir, bien qu'ils soient d'une autre race. Comme nous, ils regardent les humains de haut et s'amusent de l'admiration ou de la peur qu'ils suscitent à leur égard. Est-ce véritablement sage ? Posez-vous la question, Arya. Si nous avions appris à respecter le genre humain, la guerre entre notre contrée et Lareagan n'aurait pas eu lieu. Et Unÿndir ne serait pas mort. Vous ne l'avez pas vraiment connu, Arya, comment pouvez-vous prétendre que je souille sa mémoire ? Il n'aurait pas souhaité me voir me morfondre jusqu'à la fin de mes jours. Et au moins, il ne sera pas mort en vain. Nous sommes trop excessifs dans nos sentences, Arya. Et cruels, également... »


Cassandre poussa un soupir et projeta son regard en direction de la fenêtre qui donnait sur la ruelle. Certes, elle n'avait pas agi avec sagesse en embrassant Barohir, mais au moins avait-elle fait le choix d'offrir une chance à l'espèce humaine, de ne plus craindre les siens. Et une chance aux Enôrii de s'ouvrir à un avenir nouveau, à une autre façon de penser... Si seulement, ils se donnaient la peine d'ouvrir les yeux plutôt que de rester campés sur leur position...

« Vous pourrez en parler à mes parents si vous considérez que c'est vraiment nécessaire. À présent, je reconnais que c'est un risque que de se lier à un être humain aux yeux de notre peuple, mais il s'agit d'un risque qui pourrait aider à la construction d'une ère nouvelle. Avons-nous seulement donné une chance aux humains ? Non. Nous avons traqué les Enôrii qui s'étaient liés à eux, et avons exécuté la famille. Des enfants, Arya. Des enfants dont le seul crime a été de venir au monde d'un père et d'une mère qui s'aimaient sans se soucier de leurs différences, mais qui n'ont pu avoir le bonheur de voir leur famille s'agrandir par notre faute. Non, lorsque nous agissons ainsi, nous ne sommes pas supérieurs. Nous sommes des monstres. »


Cassandre se rapprocha du visage d'Arya. Le regard de glace de la princesse s'était mû en un regard attristé. Dans sa voix cependant, on sentait que l'héritière du trône de Fëanör était déterminée et croyait fermement en ce qu'elle disait. Au début, elle se fichait du sort des humains, mais depuis qu'elle côtoyait Barohir, elle avait appris à l'écouter, à prendre note de ce qu'il lui enseignait sur les cultures humaines pour lui ouvrir les yeux. Et elle se rendait compte de tout le mal que commettait son peuple, en les élevant comme du vulgaire bétail, en les maintenant en esclavage. Depuis la première rencontre entre un Enôrii et un humain, les Enôrii avaient décidé qu'ils seraient leur gibier, et leur serviraient de repas de luxe quand ils ne désiraient pas s'abreuver d'animaux. Elle se rendait compte de toute l'arrogance dont ils avaient fait preuve jusqu'alors et espérait bien pouvoir changer cela lorsqu'elle monterait sur le trône d'Enáwen.

« Quant à Eldakhar, ce n'est pas la personne qui hait le plus les humains. Il est assez spécial et plus ouvert qu'aucun d'entre nous. Bien qu'il agisse...de façon étrange avec eux. Et concernant ma fille, je ne pense pas qu'elle puisse me détester pour ce que j'ai fait. Je reste sa mère. Arya, réfléchissez. Nous pourrions juste essayer. Voir comment les Enôrii et les humains pourraient cohabiter et oublier qu'ils sont de race différente. Les humains de Beneryl l'ont bien fait avec les Orks. Et cela se passe très bien d'après ce que j'ai entendu. Pourquoi cela ne fonctionnerait-il pas avec nous ? Essayer durant deux à trois siècles. Qu'est-ce que cela représente pour nous, dans notre longue vie ? Essayer. Il faut prendre des risques pour avancer. Stagner est la pire chose qui soit, car généralement, on finit par revenir en arrière. Essayer, Arya... »


Cassandre avait repris de l'assurance et avait décidé de ne pas rappeler Arya à l'ordre concernant la façon dont elle avait parlé à un membre de la famille royale. Le moment était mal choisi et cela ne dérangeait pas la princesse de prendre sur elle le temps que les choses se calment. La nuit avait été mouvementée et elle eût du mal à dormir. Elle était tentée de rejoindre Barohir dans sa chambre mais supputa qu'il était préférable de réfléchir chacun de son côté. Arya qui était parti elle ne savait où, Barohir dans une chambre et elle dans la sienne. Elle s'endormit peu avant l'aube pour se réveiller seulement trois heures plus tard. Barohir l'attendait à la sortie de sa chambre et elle le salua en souriant. Ils descendirent tous deux dans l'auberge, où Arya les attendait à une table en discutant avec le tenancier. Barohir commanda trois tasses de thé pour lui et les deux Enôrii. Au bout d'un moment, il demanda à Cassandre la raison des cris qu'elle avait poussé la veille. Elle soupira, enfouissant son visage fatigué entre ses mains, puis répondit à Barohir dans un Enôrii moins rapide qu'à l'accoutumée :

« Une petite mise au point...sur quelque chose qui s'est produit et qui aurait pu nous coûter cher à Arya et moi si elle n'avait pas pris les dispositions nécessaires pour qu'on ne nous suspecte pas... C'est pour ça que j'ai hurlé malgré moi, j'en suis navrée. Il est rare que je m'énerve à ce point sauf pour de bonnes raisons. Mais j'ai tout de même pris la précaution de ne pas hurler dans votre langue. Là par contre on aurait eu des problèmes...»

Elle trempa ses lèvres dans le thé avant de les retirer aussitôt en grimaçant. Il était brûlant, malgré la bonne odeur de plantes qui s'en dégageait.


Ils reprirent la route et trouvèrent le palais assez facilement, grâce à Arya qui avait fait du repérage quelques heures auparavant, et qui leur montra le chemin sans difficulté.

Il s'agissait d'un bâtiment des plus imposants, et d'un blanc éclatant à la lumière du soleil. Cassandre dut plisser ses yeux aveuglés par tant de brillance, ses pupilles se rétractant presque au point de ne laisser que ses iris bleus, et jeta un coup d'oeil en biais à Barohir. Il semblait également surpris par tant de finesse dans le travail des Lareagiens, mais aussi paraissait pensif. Elle aurait aimé pouvoir déchiffrer ses pensées, car elle appréhendait quelque peu la rencontre avec le roi Thorsten le Guerrier. Ils parvinrent dans la cour du château, là où les gardes affluaient, lance sur l'épaule, fiers dans leurs brillantes armures bien huilées. Une grande porte se présenta devant eux, et Cassandre laissa passer Barohir, qui lui, n'avait pas besoin d'abaisser un quelconque capuchon pour cacher sa nature. Il expliqua au garde qui il était, et celui-ci envoya un messager quérir le roi. Quelques instants plus tard, un cortège d'une vingtaine de personnes se rassemblaient vers eux, avec un homme doté d'une longue barbe grisonnante à sa tête. Sa stature, ses riches vêtements...Ce devait être le roi en personne. Cassandre jeta un bref regard à Arya en espérant qu'elle n'avait pas faim. La princesse tira davantage son capuchon, et se tint de nouveau aussi immobile qu'une statue de marbre. Le roi demanda à Barohir de présenter ses compagnons de route, mais le Delenien insista pour que les présentations se fassent plus discrètement à l'intérieur.

Le seigneur de Lareagan s'assit sur son fauteuil, situé au bout d'une longue table autour de laquelle de nombreuses chaises étaient disposées, sans doute pour y accueillir le fessier de ses conseillers, ou ministres. Seuls cinq hommes demeurèrent dans la pièce, puisque le roi ordonna à ses gardes de quitter la salle et d'en refermer les portes, pour plus d'intimité. Cet acte eût le don de rassurer Cassandre qui n'aimait pas l'idée de dévoiler sa nature avec des hommes armés prêts à la saisir à la moindre occasion. Elle prit place à côté du roi, à l'instar de Barohir et d'Arya. Le Delenien reprit la parole et présenta ses compagnes de voyage au roi. Lorsque son nom fut prononcé, Cassandre ôta son capuchon pour dévoiler son visage. Elle inclina la tête pour saluer le roi, celui-ci faisant une légère grimace en voyant les canines de la princesse qui dépassaient de ses lèvres.


« Roi Thorsten le Guerrier, les souverains de Fëanör, mes parents, Arthax et Ghalÿa Ombrelune vous envoient leur respect le plus sincère. » déclara-t-elle en faisant un effort sur la prononciation du langage humain.

Le vieux roi s'étonna et eût du mal à croire Barohir lorsque celui-ci parla des « temps sombres » qui s'annonçaient. Il répliqua avec humour, mais le message que lut le roi delenien de la part de la Matriarche des Sorcières des Brumes mit un terme à un enjouement qui aurait pu être communicatif si de telles nouvelles n'avaient pas lieu d'être. Barohir s'agenouilla devant le roi, puis lui confirma ce qu'il venait de lire. Le Seigneur du Topaze, Ouros, n'était à présent qu'une marionnette aux mains de la Matriarche des Sorcières des Tombes. Il fallait agir, et vite. Cassandre se leva et prit la parole :


«  Mobilisez vos troupes, Thorsten, et envoyez-les dès que possible par la mer dans le royaume du Delenör, aux frontières qui le sépare du Beneryl. C'est d'une importance capitale, et les souverains de Fëanör en font tout autant. Nous sommes à présent alliés, vous et moi, malgré les dissidences qu'il y eût jadis entre nos royaumes. Mettons cette alliance à profit pour vaincre notre ennemi commun. Autrefois, votre arrière grand père combattait mon peuple. Il ne craignait pas nos Drëkhass ni les lames tranchantes de nos skêlz. Il se battit avec courage, et vous, Thorsten, êtes de la même trempe que cet homme qui aimait son peuple et désirait la justice. Battez-vous à nos côtés, et la victoire sera nôtre. Ne laissons pas cette Sorcière étendre sa domination sur le monde en soumettant une créature si puissante à sa seule volonté. Rassemblez les Lareagiens et préparez-vous à vous battre. La guerre est imminente et nous avons besoin des meilleurs pour sortir victorieux. Nous avons besoin de vous, Thorsten. »

Cassandre termina sa tirade en posant un genou à terre, à l'image de Barohir. Elle attendait que Thorsten réfléchisse à ce que les deux invités venaient de lui apprendre. Il s'avança vers eux et les prit tous deux par l'épaule.

« Relevez-vous, je vous prie. Si ce que vous dites est vrai, le temps nous est compté. Seigneur Barohir, je vais envoyer des troupes accoster dans votre royaume, à Nadûr. Une partie surveillera la frontière et l'autre couvrira la première en protégeant la population. Vous pourrez ériger un barrage avec vos navires de guerre afin d'éliminer les premières troupes adverses. Les Nains sont particulièrement doués en matière d'explosifs. »


Thorsten les toisa de ses yeux d'aigle et demanda à ce que l'on convoque ses généraux pour les briefer sur les évènements à venir. Son armée serait prête dans quelques jours, après quoi il prendrait le bateau pour Nadûr, qui durerait environ trois semaines à un mois, en fonction du temps. Il prendrait des mages à ses côtés, spécialisés dans la maîtrise des éléments, afin d'amenuiser les forces ennemies avant la bataille au corps à corps.

Les trois voyageurs repartirent du palais et se rendirent à l'auberge du Poney Saoul pour récupérer leurs montures qu'ils avaient laissé à l'écurie. Ils les retrouvèrent fraîches et disposes à entamer une autre longue traversée. La prochaine étape serait le royaume de Dwilömrhin, dirigé par le roi Thrôrund « Coeur de Dragon » Aeducan. Il fallait compter en tout trois jours à cheval avant d'arriver au royaume des nains. Les voyageurs prirent des réserves de nourriture (surtout pour Barohir, en fait) et d'eau avant de payer l'aubergiste et le saluer.

Le soleil entamait paresseusement sa descente, peignant le ciel d'un orange superbe et les étoiles qui commençaient à apparaître en grand nombre annonçaient une nuit fraîche et un lendemain ensoleillé. Arya allait monter la garde, comme à l'accoutumée tandis que Cassandre partit chasser en prenant son Aspect Totem. La louve blanche disparut derrière les arbres et galopa une demi-heure durant avant de trouver une proie convenable. Elle était fragile et paraissait relativement jeune. Un petit écureuil. Cela pourrait suffire pour le moment. La jolie créature qui grignotait une noisette s'arrêta soudainement, les sens aux aguets. Elle avait dû sentir un danger et, tournant ses beaux yeux vers le prédateur, elle tressaillit. Elle se mit à courir avec grâce, de branche en branche suivie de près par la louve blanche qui venait de sauter par-dessus un tronc mort, rattrapant le petit animal. Le petit écureuil émit un cri d'effroi tandis que le canidé s'apprêtait à l'attraper au vol et lui déchiqueter la gorge, quand une patte griffue, surgie de nulle part vint frapper la louve de plein fouet, accompagnée d'un grognement menaçant. Celle-ci couina en se faisant projeter sur le sol, et lorsqu'elle redressa la tête, un ours énorme lui faisait face. Elle grogna, le poil hérissé, prête à entamer le combat, tournant autour de la bête et se retint juste à temps avant de bondir, car une créature humanoïde de plus de deux mètres avait pris la place de l'ours.


« Cassandre, c'est toi ? » demanda la voix masculine, étonnée.

La louve cessa ses grognements furieux et Cassandre reprit son apparence habituelle, les yeux agrandis par la surprise.


« Eldakhar ? Et l'écureuil..Oh par Quêliniel ! »

Une autre créature humanoïde venait de faire son apparition, à peine moins grande que Cassandre, et se jeta sur elle, la serrant si fort dans ses bras que la princesse crût entendre ses os craquer. Elle embrassa l'Enôrii qui pouvait se changer en écureuil puis s'approcha du dénommé Eldakhar. Celui-ci, ouvrant ses bras pour faire une accolade à son tour, esquissa un sourire qui disparut au moment où une main lui administra une gifle magistrale sur la joue.

« Aïe ! Hé ! Qu'est-ce qu'il te prend ? » s'écria-t-il, abasourdi.

« Il me prend que l'ours le plus stupide qui foule ces terres vient de me donner un coup de patte en pleine figure ! »
« Certes, mais si je ne l'avais pas fait, la jolie petite louve aurait dévoré son mignon petit écureuil de fille... »
« Tais-toi, je t'en prie. L'odeur fétide qui s'émanait de ta fourrure a brouillé mes sens. Vous n'étiez pas sensés être en voyage ? Vous allez bien ? »
« Avant que tu ne me gifles, j'allais parfaitement bien oui. » marmonna Eldakhar en se frottant sa joue endolorie.
« On allait rentrer à Fëanör, mère. Si tu savais comme c'était merveilleux ! Je te raconterai tout ce qu'on a fait, c'était une formidable expérience ! » s'extasia Elunia, enthousiaste.

Eldakhar se rapprocha de sa nièce et lui souffla à l'oreille :


« Hum... évite quand même de TOUT raconter. Surtout quand...enfin, tu vois ce que je veux dire. »
«Ah, ça. Oui, ne t'en fais pas. » répondit Elunia en rougissant et en se dandinant sur place.

Elle rougit davantage lorsqu'elle croisa le regard suspicieux que Cassandre lui lançait et Eldakhar fit de même en ayant l'impression que sa sœur aînée était entrain de sonder son esprit pour découvrir ce qu'ils tentaient de lui dissimuler. Elle se racla la gorge et reprit la parole :


«  Au lieu de rester planter là, retournons au campement. Il y a un humain qui voyage avec Arya Lÿrargent et moi-même. Il s'agit de Barohir, roi de Delenör. Il est hors de question que vous vous abreuviez de lui. Vu ? »
« Arya est avec vous ?? » demanda Eldakhar sans se soucier aucunement du fait qu'un humain était avec elles et qu'il ne fallait pas le vider de son sang, ni la raison du pourquoi sa sœur, la commandante de la garde royale et un roi humain voyageaient sans autre protection.

« Oui. Allez, venez. Viens ma chérie, je vais te présenter. » ajouta Cassandre en prenant Elunia par les épaules.


Tous trois refirent le chemin inverse et revinrent au campement où Arya les attendait. Celle-ci redressa la tête, en voyant arriver les nouveaux venus, et avant qu'elle ait pu faire le moindre geste, Eldakhar lui avait pris la main et y apposa un baiser respectueux en la regardant du coin d'un œil charmeur. Il se redressa et se tourna vers Barohir en s'inclinant avec un sourire.

« Seigneur Barohir de Delenör, je présume ? Eldakhar Ombrelune, fils d'Arthax et Ghalÿa Ombrelune. Je suis le jeune frère de Cassandre, même s'il lui arrive de dire que je ne suis pas de sa famille. »

Cassandre leva les yeux au ciel et fit avancer Elunia face à Arya et Barohir pour la présenter à son tour.

« Ne l'écoutez pas, il est toujours comme cela. Arya, vous connaissez bien sûr ma fille puisqu'elle a eu votre père comme maître d'armes. Barohir, je vous présente ma fille, Elunia. Elunia, voici Barohir, souverain du royaume de Delenör, et notre allié. »


Elunia s'inclina devant Barohir et lui sourit. Elle était assez jeune, ayant l'apparence d'une jeune fille d'un peu moins de vingt ans alors qu'elle approchait de ses deux cents ans. Elle était un peu plus petite que sa mère, atteignant le mètre soixante quinze et avait de beaux yeux bruns pailletés d'or, et un regard innocent et un peu craintif. Un regard d'écureuil. Ses cheveux, moins foncés que ceux de sa mère, étaient couleur chocolat et ses lèvres et son nez étaient hérités de Cassandre. Autour de son cou s'agrippait un petit écureuil au pelage roux, son Totem, entrain de grignoter une feuille.
Eldakhar, prenant ses aises, s'assit auprès du feu, à côté d'Arya dont le visage était devenu indescriptible. Elunia avait prit place de l'autre côté d'Arya et lui lança un grand sourire aux dents pointues. Shin, son Totem descendit de son épaule et sautilla vers l'humain qui lui semblait étrange et renifla ses mains puis les mordilla, avant de repartir se blottir sur les jambes de Cassandre.


« Sinon...qu'est-ce que vous faites là, tous les trois ? » demanda Eldakhar en brisant le silence qui s'était installé.
« On n'a pas le droit de voyager, nous aussi ? » rétorqua Cassandre.
« Pas sans moi. Qui t'embêterait si ce n'est moi ? »
« Personne et cela me convient parfaitement, mon cher frère. »[/b] répliqua-t-elle.
« Oh, si madame le prend ainsi... Sinon, chère et douce Arya, que devenez-vous depuis la dernière fois où nous avons brièvement échangé quelques mots d'une douceur aussi exquise que votre charmante personne ? » demanda le prince en se tournant vers la garde royale, tandis que Cassandre souriait en coin.


La nuit s'écoula avec lenteur et les voyageurs se réveillèrent peu après l'aube le lendemain matin. Cassandre et Elunia furent les dernières à quitter les bras de Morphée, blotties l'une contre l'autre. Cela faisait du bien à la princesse de revoir sa fille unique, après de longues semaines d'absence qui lui avaient parues interminables. Ils déjeunèrent rapidement et reprirent la route, Elunia en croupe derrière Cassandre sur Artedia, et Eldakhar derrière Barohir. Ils firent une halte au milieu de l'après midi, les chevaux commençant à s'épuiser. Eldakhar discutait avec Barohir tandis que Cassandre et Elunia demeuraient à l'écart afin de se raconter leurs dernières semaines, comme à l'accoutumée lorsqu'elles ne se voyaient pas pendant quelques temps. Arya les suivait, parlant très peu, et elles décidèrent de se promener vers un ruisseau qui serpentait à proximité des arbres.

Les deux Enôrii de sang royal, en pleine conversation, furent interrompues par des bruits de pas de course, puis un gémissement plaintif. Les deux princesses se retournèrent en même temps et Elunia poussa un cri.


« Arya ! » s'écria Cassandre.

Arya tournait le dos à Cassandre, face à un homme dont elle tenait le bras armé. Un autre sortit à la suite, armé de deux dagues et se jeta sur Cassandre qui sortit l'un de ses skêlz pour parer la première dague, tandis qu'elle tirait l'autre bras avec sa main disponible, se retrouvant derrière l'homme qu'elle égorgea. Lorsqu'elle se retourna, Arya était à terre, et Elunia, qui avait sortit ses skêlz également, tentait de parer les attaques de l'assassin. Celui-ci désarma l'Enôrii, la prit par les cheveux en lui administrant un violent coup de poing en pleine figure.


« MA FILLE ! LÂCHE ! » hurla Cassandre.

Vive comme l'éclair, elle bondit sur l'homme, l'entraînant dans sa chute et tenta de l'étrangler en faisant pression avec son bras contre sa pomme d'Adam, mais l'assassin lui asséna un coup au visage avec des griffes de métal, lui tirant un grognement de douleur. Elle lâcha prise, la joue droite ensanglantée et rétorqua en donna un coup de talon au niveau de ses tempes. Elle récupéra les skêlz et lui empala les mains, enfonçant les lames bien profondément dans le sol. Elle prit également ceux d'Arya et fit de même pour les jambes de l'homme, afin qu'il ne puisse pas s'échapper, mais qu'il demeure tout de même vivant pour fournir des explications. Les cris de Cassandre et de l'assassin avaient alerté Eldakhar et Barohir qui accoururent en se demandant ce qu'il se passait. Cassandre fit reprendre connaissance à sa fille, et tenta d'arrêter le saignement en faisant usage de ses pouvoirs de guérison.


« Ton nez est cassé. Cela va être douloureux, mais il faut le remettre en place... »

Sans plus attendre, Cassandre prit le nez et d'un coup sec, lui redonna sa droiture. Elle se tourna ensuite vers Arya après s'être assurée qu'Elunia n'avait rien, qui reposait dans les bras d'Eldakhar, dont le regard d'améthyste affichait un air mortellement anxieux. Il avait laissé le couteau dans l'abdomen, ce qui était une bonne chose car le cas échéant, le sang se serait déversé et Arya serait morte. Cassandre s'agenouilla près d'elle et apposa ses deux mains au niveau du ventre de la garde. Elle ferma les yeux et quelques secondes plus tard, une lueur blanche apparut dans ses mains et le sang de la blessure commença à disparaître, et elle était en train de se refermer.

« Maintenant Eldakhar. »

Eldakhar retira le couteau en douceur, tandis que Cassandre terminait de fermer la blessure. Lorsque ce fut chose faite, la princesse, épuisée par ce don d'énergie, sombra elle aussi dans l'inconscience, comme la première fois où elle avait soigné Arya.
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MessageSujet: Re: Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre]   Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre] EmptySam 7 Avr - 4:54

    Essayer. Ce mot résonné dans son esprit depuis qu'elle avait quittée Cassandre, très tôt cette nuit là. Maintenant qu'ils se trouvaient tous les trois au Palais, Arya se sentait ... nerveuse. Elle n'aimait pas se retrouver au milieu d'humains qui n'hésiteraient probablement pas à les tuer si leur nature était découverte, à Cassandre et elle. L'Enôrii ne se détendit que lorsqu'elle prit place à la table du roi, son regard observateur se promenant dans toute la pièce. Elle n'avait rien à dire, contrairement à ses deux compagnons de voyages, car elle n'était là que pour leur protection, en temps normal elle n'aurait même eu à s'asseoir à cette table. Lorsque Barohir fit les présentations, Arya ôta son capuchon en même temps que la princesse, dévoilant ses très fins mais ternes aux humains. Enfin ... pour eux ils n'étaient pas ternes et Arya restait belle, pour des critères humains. Elle leva la main lorsque le Seigneur du Delenor indiqua son grade, et c'est avec un petit sourire qui dévoilait ses crocs qu'elle rectifia ses dires dans un humain à peu près correct.

    « J'ignorais que j'avais reçu une promotion. Je ne suis que Commandant de la Garde Royale et suis ici pour assurer la sécurité de sa Majesté Cassandre et du Seigneur Barohir. »

    Ce fut les seuls mots qu'elle prononça en présence du Roi, qu'elle trouvait impressionnant malgré le fait que ce soit ... un humain. Elle se souvint alors des mots de Cassandre ... Essayer. C'était si facile à dire ... mais les humains avaient été par deux fois responsable de sa profonde tristesse et de la mort de deux êtres aimés. Et Arya était particulièrement rancunière, de plus elle ne c'était jamais totalement remise de la mort de sa mère, même si cela remontait à plusieurs siècles, tout comme le souvenir de son fiancé restait présent dans sa mémoire. Elle mit cependant un genou à terre lorsque ses compagnons le firent, elle ne tenait pas à se faire réprimander une nouvelle fois, elle préférait faire profil bas pour le moment ...

    Ce n'est qu'une fois hors du Palais qu'elle se calma. C'était dans les rues grouillantes de vie et non au milieu d'un palais très bien gardé qu'elle se sentait le mieux, étrange, peut être, mais c'était ainsi... Arya salua chaudement le tenancier, qui l'avait bien amusé plus tôt le matin ... Cassandre avait peut-être raison finalement. Leur prochaine destination était le Royaume Nain. Les Nains étaient alliés des Enôrii depuis longtemps. L'Enôrii n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer un nain, et finalement c'était avec plaisir qu'elle accompagnerait Barohir et Cassandre, même si après ce qu'elle avait dit à la Princesse, elle craignait ses représailles. Sur le coup, elle n'avait aucunement regretté ses paroles, mais maintenant ... Elle risquait beaucoup pour s'être adressé à Cassandre de la sorte.

    Lorsque le campement fut près, Arya leva son nez vers les étoiles. Elle allait devoir monter la garde, mais ce que ses deux compagnons ignoraient, c'est que cela allait faire trois jours qu'elle n'avait pas fermée l'oeil. Elle ne tiendrait jamais, même si plus longue garde au Palais n'avait jamais était aussi longue ! l'Enôrii allait devoir descendre des litres de sang si elle voulait tenir debout et être opérationnelle ... Cassandre s'éloigna sous aspect Totem, laissant Arya et Barohir seule. Celle-ci s'éloigna du feu, tournant le dos à Barohir. Elle avait retiré sa bure et lentement, retira son armure, déposant les pièces de cuirs avec ses affaires. Elle se retrouva finalement avec un haut sans manche qui laissait ses bras et ses épaules apparentes, y compris son nombril. Sur son flanc droit, un tatouage noir était en partie visible : la représentation de Nakaïh, son Totem. Elle peigna longuement ses longues mèches ébènes en les passant entre ses doigts fins et pale, mais quelques minutes plus tard un craquement de branche la fit tressaillir, l'informant également que Barohir c'était approché. Il lui posa alors une question, une question qui la fit sourire. Pourquoi détestait-elle les humains ? L'Enôrii se tourna légèrement vers l'humain, ses longs cheveux noirs encadrant son visage pale.


    « Je ne déteste pas tous les humains, Barohir, vous en êtes la preuve vivante. Mais il est vrai que je ne vous apprécie pas spécialement... Voyez-vous, je garde un très mauvais souvenir des hommes. Quand j'étais jeune, je me promenais souvent en foret avec ma mère. Un jour, des hommes nous ont attaqué, ma mère à prit une flèche en plein coeur juste sous mes yeux. » Elle lui montra l'anneau qu'elle portait autour du cou puis le bracelet de son père « Cet anneau, c'est pour la vie que j'ai perdue. Et ce bracelet, c'est pour la vie que j'ai contribuée à sauver ... Mon père voulait se donner la mort pour retrouver ma mère dans une vie future. Ma soeur et moi-même l'en avons finalement dissuadé... Plus récemment, il y a en faitcinquante an, un homme m'a volé mon coeur. Il était commandant de la Garde, je venais d'y faire mon entré pour ma part. Nous étions fiancés, j'allais me marier, et des humains l'ont sauvagement tué. Il est mort dans mes bras. Une partie de moi-même est morte avec ma mère, c'est d'ailleurs en partie à cause de cela que je parais si ... dur. Je n'ai aucun modèle maternelle... et une autre est morte avec Celenduil. Voilà pourquoi je n'apprécie guère les Hommes en général, à chaque fois que j'avais droit au bonheur, il m'a était arraché dans le sang, la colère et la haine... »

    Un craquement sec lui fit relever la tête, et ce qu'elle vit la laissa sans voix. Eldakhar Ombrelune, Elunia Ombrelune, Cassandre Ombrelune ... En fait, c'était davantage le premier Enôrii qui retint son attention. Celui-ci vint aussitôt vers elle et prit délicatement sa main sur laquelle il déposa un baiser, lui lançant un regard en coin, toujours aussi charmeur. Avant, Arya aurait levé les yeux au ciel, mais à présent ... Elle se souvenait très bien de sa conversation avec Cassandre, de ce qu'elle lui avait dit sur son frère. Pour la première fois, elle offrit donc un sourire à Eldakhar, un vrai sourire, puis lorsqu'elle eu récupéré sa main, s'inclina devant lui puis devant Elunia.

    « Naôrra. C'est une agréable surprise que voilà, je ne m'attendais pas à vous rencontrer sur notre chemin ... »

    Arya alla s'asseoir près du feu, et sans vraiment la surprendre, Eldakhar vint s'asseoir à côté d'elle, puis Elunia de l'autre côté. Elle ne savait pas vraiment comment agir avec le jeune frère de Cassandre, et cela devait surement se voir sur son expression. Finalement, la venue d'Elunia à ses côtés la tira d'affaire et c'est avec un soupire de soulagement à peine audible qu'elle se tourna légèrement vers elle.

    « Cela fait longtemps que mon père ne vous a pas vu, vous devriez passer le voir une fois à Enawen ... Votre mère est venue récemment, sans vraiment le vouloir en fait, et à renouer avec les ... sentiments qu'elle avait à son égard, si vous voyez ce que je veux dire ... Mais il parait que vous aussi vous éprouviez cela à l'encontre d'Elezar Lÿrargent ... »

    L'Enôrii se fondit d'un large sourire, tout comme Elunia, et elles posèrent toutes deux leur regard sur Cassandre, espiègles; même si une légère rougeur était apparue sur les jours de la jeune princesse. Cassandre allait devoir subir sa fille, maintenant ... C'est à cet instant qu'Eldakhar se tourna vers Arya et la questionna, ses tentatives de séduction toujours aussi visible mais toujours exécutée avec ... classe, ce qui finalement n'était pas si mal et le prince s'en tirait bien. Cette fois-ci encore, Arya esquissa un sourire tout en se tournant vers lui. Avant, elle l'aurait gentiment envoyé paitre, mais depuis qu'elle avait décidé d'avancer, tout était différent. Elle croisa brièvement le regard de Cassandre, qui souriait en coin, attendant la réponse d'Arya elle aussi.

    « Mis à part une rencontre fort agréable avec une araignée géante en compagnie de votre soeur il y a quelques semaines, il ne m'est rien arrivé de bien passionnant, mon prince. Depuis votre départ mes journées se sont faites longues et ennuyeuses, vous aviez le don d'agréablement me distraire. »

    Pendant la nuit, Arya monta la garde, somnolant. Elle observa longuement Eldakhar dans son sommeil, profitant du fait qu'il ne pouvait la voir pour redécouvrir ses trais. Ce qu'elle lui avait dit plus tôt était vrai, ses visites lui avait manqué. Lorsqu'elle travaillait, il finissait toujours par venir la voir, et même si elle avait trouvé cela agaçant, Eldakhar avait également réussit à la distraire un peu, à lui changer les idées alors qu'elle s'ennuyait ferme à surveiller une famille qui jamais ne serait attaquée en sein de leur propre palais... Grâce à Cassandre, elle semblait redécouvrir le Prince, elle était plus ouverte et se laissait volontiers faire, comme un peu plus tôt dans la nuit, lorsqu'ils étaient au coin du feu...

    Au réveil du groupe, Arya semblait encore plus fatiguée que la veille, les cernes noirs étaient plus visible, ses trais étaient davantage tirés. Elle dû s'éclipser pour aller chasser quelques animaux, le besoin de se nourrir se faisant sentir. Elle but jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus voir une goute de sang afin de gagner le plus de force possible, elle en avait impérativement besoin. Lorsqu'ils reprirent la route, Arya fut étonné qu'Eldakhar n'insiste pas pour monter derrière Arya sur l'étalon noir, qui habituellement était monté par le Prince ...

    A présent, l'Enôrii suivait de loin Cassandre et sa fille, qui discutait de leurs dernières semaines respectives. Arya n'écoutait que d'une oreille distraite, ne participant que très peu à la conversation. Elle était à l'affut du moindre danger, car maintenant sa charge de travail avait augmenté avec l'arrivé d'Eldakhar et Elunia... Soudain, elle sentit une odeur, une odeur humaine. Un homme sortit des buissons et leva son arme, près à frapper Cassandre dans le dos. Lorsqu'il abaissa sa lame, ce fut Arya qui prit le coup à la place de la Princesse héritière. Un gémissement plaintif franchit ses lèvres lorsque le premier poignard pénétra sa chair, mais elle parvint à retenir l'autre bras de l'humain. L'homme parvint à se défaire de son emprise, qui faiblissait, et laissa Arya s'écrouler au sol, maintenant concentré sur la fille de Cassandre ...

    Sa main gauche reposée près du poignard, qui était toujours enfoncé dans son ventre et elle sentait la tête lui tourner. C'était la seconde fois qu'elle se faisait trouer pour sauver Cassandre... Elle sentit alors quelqu'un la soulevait légèrement, et c'est là qu'elle vit le regard soucieux d'Eldakhar. Ses beaux yeux d'améthyste reflétaient la peur. La peur de la perdre ? Elle ne saurait le dire ... Lentement, elle leva sa main droite et passa deux doigts sur la joue du prince Enôrii, Barohir se tenant derrière celui-ci.


    « Ca ira, j'ai vu pire ... » Cassandre s'approchait désormais, et Arya posa son regard sur elle. « Cela fait trois jours que je n'ai pas dormis ... Je ... Je ne peux pas me soigner moi-même ... Oh ne me regardez pas ainsi, Cassandre. Vous êtes notre avenir, et je ferais tout pour vous protéger, quoi qu'il m'en coute ... » Son regard revint sur le Prince tandis que Cassandre s'agenouillait « Votre ... soeur m'a décrit un homme tellement différent que celui que j'ai l'habitude de voir ... J'avais décidé de laissé une chance à cet Eldakhar la, au vrai Eldakhar, pas au Prince coureur de jupon qui a le don de m'agacer ... Je ... je suis désolé. »

    Elle ferma alors les yeux, sombrant dans l'inconscience, croyant que cette fois-ci la mort viendrait la chercher...

    Arya se réveilla brusquement en se redressant, la respiration saccadé, une saveur exquise sur la langue. Elle comprit rapidement de quoi il s'agissait lorsqu'elle vit Eldakhar juste à coté d'elle, le sang perlant au niveau de son poignet. Il lui en avait donné pour qu'elle reprenne des forces ... Elle le remercia en déposant un baiser sur sa joue, puis chercha alors les autres du regard. Ils étaient tous là, Elunia et Barohir étaient aux côtés de Cassandre, qui elle était inconsciente. Ainsi, même après ce qu'Arya avait pu lui dire lorsqu'elle était à la capitale, elle l'avait sauvé une seconde fois ... L'Enôrii se laissa aller en arrière, remarquant seulement que sa tête reposé sur la cuisse du prince lorsque celui-ci bougea légèrement. Elle vouluese relever, mais la douleur au niveau de sa blessure était toujours là, et elle consentit à rester allonger, les paupières closes. Elle avait pensé mourir et avait dit ce qu'elle avait sur le coeur à Eldakhar... Par Quêliniel... Elle ne voulait même pas penser à leur prochaine discution.

    Ce n'est que plusieurs heures plus tard, lorsque Cassandre fut réveillée, qu'Arya se releva. Elle fit alors quelque chose qui pouvait paraitre étrange aux yeux de Barohir, Elunia et Eldakhar ... et même de la princesse, peut être. L'Enôrii se trouvait devant celle-ci et posa un genou à terre, la tête basse. Elle lui devait des excuses et prononça celle-ci en Enôrii, d'une voix assurée.


    « Votre Majesté, j'espère que vous me pardonnerez pour les propos que j'ai tenus à votre égard lorsque nous étions à la capitale. Malgré la situation, je n'avais aucunement le droit ne m'adresser à vous de cette façon. Je me plierais sans discutions à la punition de votre choix. »

    L'Enôrii se releva alors, évitant toujours le regard de Cassandre et ceux des autres personnes présentes, qui ne devaient surement absolument rien comprendre... C'est seulement à cet instant, lorsqu'elle commença à s'éloigner, qu'elle remarqua qu'il faisait nuit... Elle s'arrête lorsqu'elle fut à quelques mètres du feu de camp.

    « J'ai besoin d'être un peu seule ... »

    Elle s'éloigna alors en courant et s'arrêta une minute plus tard, lorsqu'elle se fut suffisamment éloignée. Là, elle se laissa tomber à genoux, les larmes perlant au coin de ses yeux et roulant sur ses joues pour venir mourir sur ses lèvres. Tout ce qui c'étaient passé depuis le début de ce voyage ... elle avait tout accumulé, et tout ressortaient d'un coup, violemment. Même si Cassandre l'avait soignée, elle avait perdu « l'amitié » qu'il y avait eu entre elles, la princesse avait surement fait cela pour Eldakhar, de toute façon ... L'Enôrii, ne sachant plus quoi penser, ne sachant plus quoi faire ni quelle attitude adopter, éclata en sanglot. Lentement, elle ramena ses cuisses contre elle et mit la tête entre ses bras, ceux-ci retenant ses genoux, ses épaules secouées régulièrement par ses pleures. Elle ne remarqua même pas la présence de Cassandre, a à peine quelques mètres derrières elle, et qui se rapprochait pour lui parler ... en cet instant, la fière et forte Enôrii qu'elle semblait être avait laissé tomber son masque, découvrant ainsi une tout autre personne, en vérité beaucoup plus sensible... et seule.
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Barohir Kordaskyan
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MessageSujet: Re: Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre]   Un nouveau départ (suite) [PV Barohir, Arya + libre] EmptyMar 10 Avr - 8:56

L’entretien avec Thorsten n’avait pas été particulièrement long, mais avait été plus qu’utile. Thorsten, se disait Barohir, avait longtemps vécu dans l’ignorance, se souciant des quelques soucis que rencontrait le Lareagan vis-à-vis de Feanor, c'est-à-dire plus grand-chose, et Thorsten se complaisait dans son palais luisant au soleil. Mais il était un allié de taille et n’en demeurait pas moins sympathique sur le plan personnel. Là où le Lareagan pouvait frapper fort était en ce qui concernait la pratique de la magie. Les mages, disait-on, pouvaient contrôler les éléments à leur avantage, dansant avec le feu, chantant avec les eaux sauvages, se battant contre la pierre ou encore fendant les aires, rien que par la force de leur esprit. Les Mages se réunissaient en castes, et conservaient ce mythe qui les entourait. Ça, plus les renforts terrestres, le Lareagan constituait une ligne de front particulièrement redoutable.

Une fois l’entretien terminé, Thorsten prit à part Barohir, le temps de pouvoir parler un peu en privé avec le Delenien. Ils s’en allèrent à l’extérieur quelques minutes et firent une petite marche dans le parc. Cassandre et Arya se tenait dans leur coin, à échanger quelques mots avec les ministres du Roi Lareagien. Le Roi Thorsten s’exprima alors à Barohir, de sa voix rauque et chaleureuse.


– Je suis ravi de voir qu’après tant d’années de silence le Delenor vienne ouvrir les voies diplomatiques vis-à-vis du Lareagan. Dommage que ceci se fasse dans un tel contexte. Dites moi Barohir, vous êtes jeune, j’ai entendu dire que vous étiez le neveu du précédent Roi, mais que vous aviez fait vos preuves au sein du Gouvernement de votre nation. Pourquoi alors entreprendre ce périple suicidaire ? Je veux dire… Vous rendre seul en terres Enorii… C’était risqué ! Et vos deux compagnons de voyages… Elles ont beau être ravissantes, elles n’en sont pas moins dangereuses…
- Thorsten, sachez que je n’aurais pu rêver meilleure compagnie. Si j’ai pris la peine de venir par moi-même, c’est par intérêt diplomatique. Envoyer un messager est si… habituel, que ça en devient impoli. Et la situation exigeait que je me rende personnellement chez mes alliés. De plus, je suis l’un des seuls humains à pouvoir me rendre en leurs terres sans crainte de finir entre quelques dents pointues, de part les anciennes alliances entre le Delenor et Feanor. Il fallait bien y faire honneur non ? Et puis ça valait la peine de traverser les mers… dit-il en jetant un bref coup d’œil vers Cassandre qui parlait avec un homme grassouillet. Puis il se tourna de nouveau vers Thorsten, qui n’avait rien remarqué. J’ai mis trois semaines à travers la mer. Au départ je suis venu à dos de Pégase, ils sont rapides et incroyablement endurant, mais le voyage peut être éprouvant. J’ai été accueilli par la suite par un navire commercial qui avait quitté le Beneryl deux semaines auparavant. Je me suis rendu directement en Feanor, avant de venir vous voir. A présent nous allons devoir contacter les Nains.
- Oui je vois. Eh bien Barohir, considérez le Lareagan comme votre allié. Mon épée est votre. Je vais contacter nos mages, ils enverront leurs meilleurs éléments pour vous servir. A présent, vous devriez reprendre la route. Soyez sans craintes, je vous aiderai à rester discret et sous couverture.
- Merci pour tout Seigneur Thorsten conclu Barohir en s’inclinant.
C’était le sac rempli de victuailles, les gourdes remplies d’eau et de bière, qu’ils repartirent du Lareagan. C’était une belle journée, calme et ensoleillée, qui avait permis aux trois voyageurs de se détendre après les tensions de la veille. Ils chevauchèrent toute la journée, tranquillement, en parlant une fois de plus de tout et rien comme ils savaient si bien le faire.


- En fait vous les Enorii, quelque part je vous plains. Franchement, jamais rien ne vaudra une bonne côte de bœuf cuite au feu de bois, bien tendre avec des herbes dessus… Ah ouais c’est vraiment le pied. Ne faites pas cette tète là, les aromates sont indispensables pour une bonne viande ! Mouais… Quand on sera arrivé dans les montagnes de Dwilomrhin, je dois goûter la bière des Nains. A ce qu’on raconte, c’est un réel délice. Il semble qu’ils aient le sens de la fête également. Je veux voir ça.

Ils finirent par installer le campement dans une petite clairière en lisière de forêt. Une fois chose faite, Cassandre parti faire un tour dans les bois après s’être changée en louve blanche, laissant Arya et Barohir seul.

- J’ignore tout ce qu’il s’est dit entre Cassandre et vous, mais vous ne devriez pas vous en vouloir. Enorii, humains, c’est dingue, on a les mêmes façons de réagir parfois. Vous devriez garder la tète haute. Quoi qu’il en soit, cette nuit je prendrai le tour de garde. Vous avez besoin de sommeil.

Il attrapa la gourde de bière accrochée à la selle de son cheval, avant d’aller s’asseoir dans l’herbe près du feu. Pas mauvais, pensa-t-il, bien que cela n’était point fameux, ça se valait après une journée à voyager sans pause. Arya était partie un peu en retrait pour se débarrasser de ses armes. Barohir restait seul, à contempler le feu qui brûlait timidement. Il n’arrêtait pas de penser à tout ce qui s’était passé et fut soudainement prit d’une curiosité étrange. Il lui fallait en savoir plus, comprendre le pourquoi du comment. Si le voyage allait être aussi long il fallait que chacun fasse face à ses propres démons, et il valait mieux connaître parfaitement ses compagnons, surtout quand ceux-ci avaient des dents plus longs que la normale. Il se leva, et alla s’adosser à un arbre tout près de l’endroit où Arya avait déposé ses armes, et était en train de peigner ses cheveux, qui par conséquent semblait bien plus longs que d’habitude. Elle se retourna après avoir entendu Barohir approcher, la fixant d’un regard profond, qui semblait la sonder.

- Dites-moi, vraiment. Pourquoi détestez-vous les humains ?

Barohir fut étonné de la voir sourire. Le premier sourire qu’elle faisait depuis un moment. Elle déposa son peigne, et se mit en face de lui. Elle lui raconta alors son histoire. L’histoire de la mort de sa mère, de son fiancé, et cette peur ainsi nourrie de perdre quiconque pour qui elle éprouverait un attachement certain. Le Delenien comprit alors. La mort était finalement partout et la peur avait laissé place à de la haine. Barohir prit alors la parole.

- Vous savez Arya, les humains ne sont pas plus dangereux que n’importe quel peuple. Certes, je n’imagine pas ce que vous avez pu traverser, mais sachez bien que nous ne sommes pas tous des meurtriers, les humains sont capables de grandes choses. Les Enorii ont commis des tas de crimes par le passé, et les humains ont eux aussi peur de vous. Voyez, au final, nous sommes tous pareils. Nous sommes tous capables de grandes choses, comme de choses horribles. Il marqua une courte pause puis reprit. Regardez-moi. Pensez vous que moi, ou qui que ce soit, pourrait au final vous faire du mal ? Cassandre a besoin de vous, et oui, nous nous sommes embrassés. Mais ça ne fait pas d’elle l’auteure d’un crime contre votre espèce, ni moi-même d’ailleurs. Mes frères et moi-même ne sont pas des tueurs.

Barohir cessa alors qu’un bruit de craquement se fit entendre derrière lui. Arya semblait fixer quelque chose du regard, avec un certain intérêt. Le Delenien n’eut pas le temps de se retourner qu’un Enorii aux manières étranges s’était précipité sur Arya, lui baisant la main, et se redressa un sourire en coin. Puis, après avoir échangé quelques paroles, il se tourna vers Barohir et se présenta, Eldakhar Ombrelune, le jeune frère de Cassandre, ce à quoi le Delenien répondit.

- Ravi de faire votre connaissance, Eldakhar. Inutile de me présenter, j’imagine que quelqu’un l’aura déjà fait à ma place… Je plaisante bien entendu. Mais oui, c’est bel et bien moi. .
Puis, suivant les indications de Cassandre, il se tourna alors vers Elunia.
- C’est un réel plaisir, Elunia. Aussi belle que ta mère à ce que je vois. Il s’inclina souriant, à moitié en signe de respect, à moitié sur le ton de la plaisanterie, les convenances royales ne trouvant aucunement leur place dans une forêt.

Puis il répondit à son tour à la question d’Eldakhar, Cassandre ayant contourné la réponse.
- Inutile de vous mentir. Nous partons en Dwilomrhin rencontrer les Nains – Il s’avère qu’un mois en arrière, j’ai reçu en Delenor un message délivré par les Sorcières des Brumes. Je croyais leur petite religion éteinte et pourtant non. Il s’agissait en réalité d’une prophétie, présageant un malheur sur mon royaume, et de surcroit tous les autres. Les Nécromanciennes seraient de retour, et selon la prophétie, elles auraient acquis le pouvoir de contrôler celui de Topaze, Ouros, Seigneur de l’Ordre des Douze. Aussi il est temps de rassembler les anciennes alliances et de sonner l’alerte. J’ignore si cette prophétie dit vrai, mais j’ai l’intention de me rendre sur le territoire des Sorcières des Brumes. Je dois parler à celle qui m’a envoyé un tel présage. J’ignore si vous aviez l’intention de faire la route avec nous, mais le chemin risque d’être long et périlleux… Nous avons déjà rassemblé nos forces, Feanor, Delenor, Lareagan. Si les Nains viennent, nous pourrons débarquer sur le Delenor – et ainsi protéger nos frontières de la dernière position connue des Nécromanciennes à savoir les régions nordiques, du moins l’histoire nous l’a-t-elle prouvé. Nous devons faire face à cette menace.

La nuit se passa tranquillement. A leur réveil, ils reprirent la route. Arya, Cassandre et Elunia prirent leur distance et laissèrent Eldakhar et Barohir seuls, à parler de tout et rien. Il s’avérait que l’Enorii était plus intéressé par les humains que ses congénères. Son accent était bien meilleur aussi. Peut être était-ce dû à de nombreux voyages. De voir l’Enorii aussi proches des humains, avec ses grands airs de coureurs, Barohir se demandait si au fond Eldakhar n’avait pas déjà, et ce à plus d’une reprise, abusé des faveurs de quelques humaines autrement que pour leur sang, ce qui en réalité amusait le Delenien, parce que cela le confortait dans l’idée qu’au final les Enorii sont comme tout être vivants, ils ne sont pas exempts de défauts. Alors qu’Eldakhar avait entamé une blague sur la différence entre un Enorii, un humain et un orc, on entendit provenant des fourrés un cri.


- Cassandre… dit alors Barohir qui descendit de son cheval, tout comme Eldakhar, pour courir dans la direction d’où provenait le cri.

[i] Ils ne mirent pas longtemps à atteindre le lieu où elles se trouvaient. Cassandre était en train de soigner Elunia, tandis qu’Arya se vidait de son sang, un poignard dans le ventre. Cassandre et Eldakhar se tournèrent vers Arya pour user de sortilèges diverses pour la soigner. Barohir observait la scène, sous l’effet de surprise, avant que ses yeux ne se pose sur l’assassin cloué au sol pour ainsi dire, qui gesticulait sous l’effet de la douleur, retenu par les skêlz enfoncés dans ses membres. Au vu de l’homme, Barohir remarqua que le sang de l’homme se répandait sur le sol.


- ha, ha, haaa… Vous allez échouer, c’est in… évitable… Celles qui font danser les morts vous re… retr… ouveront…
- C’est elles qui t’envoies ??

L’assassin se mit alors à rire. Barohir n’en cru pas ses oreilles. Des pisteurs, pour les retrouver ? Il observait les Enorii, suffisamment loin. Barohir observa l’homme, qui riait. Il lui mit un coup de point au visage, l’homme riait toujours. Il avait beau lui hurler de répondre, cela ne changeait rien. Pris d’un coup de colère, Barohir dégaina en un éclair sa dague de son fourreau et assena un coup à l’homme droit dans la jugulaire, puis reparti en vitesse là où ils avaient laissé les chevaux, un peu plus loin sur le chemin. Lorsqu’ils revinrent quelques minutes plus tard, les Enorii avaient récupéré leur skêlz, et Arya semblait être à demi consciente. Ils installèrent le campement et Eldakhar, qui aidait Arya à avancer, la déposa dans l’herbe, utilisant son sac en guise d’oreiller, à côté du feu que Barohir allumait. Puis Barohir se redressa et se tourna vers Cassandre.

- Je prendrai le tour de garde cette nuit. Arya a besoin de repos, et elle a bien assez surveillé nos arrières pour le moment. A nous de surveiller les siens, on lui doit bien ça. En attendant, profitons qu’il fasse jour. Je vais aller chercher du bois pour le feu, et je vais aller chasser un peu. J’ai faim.

A ces mots, il prit de la corde puis il parti en direction de la forêt, arc en main. Bien qu’il avait l’intention de trouver du petit bois et si possible quelques faisans (les provisions qu’ils avaient fait étaient toujours pleines, il préférait la viande fraîche), Barohir voulait profiter de cet instant pour faire un tour de reconnaissance et s’assurer que rien ne pourrait les menacer. Après avoir marché pendant une dizaine de minutes, et avoir ramassé et attaché à son dos suffisamment de petit bois pour maintenir le feu une bonne partie de la nuit, il s’arrêta entre deux arbres, posa un genou à terre, et prépara une flèche. Puis il resta immobile, se concentrant pour repérer la moindre proie qui s’offrirait à lui. Au bout d’une bonne demi-heure, il entendit enfin un son lointain, pourtant aussi distinctement que s’il avait été émis juste à côté de son oreille. Il vit au loin une biche qui avançait tranquillement dans les bois, seule. Il banda son arc, flèche prête à être tirée, et prit le temps de viser. Il retint son souffle, ignorant à quelle distance se trouvait la biche, il pouvait la voir et l’entendre comme si elle fut tout près. Il décocha sa flèche qui atteignit la gorge de l’animal sur le champ. Il revint au campement une dizaine de minutes plus tard, trainant avec la corde l’animal mort. Quelques heures plus tard, le repas terminé pour Barohir, ils restèrent tous les quatre là à discuter de leur voyage et des préparatifs, avant de passer une bonne demi-heure à plaisanter de choses et d’autres, lorsqu’Arya se réveilla de son inconscience. Elle se mit à genoux sans attendre, et portait ses excuses à Cassandre avant de disparaitre dans les fourrés.

- Peut-être devriez vous allez la voir Cassandre. Vous seule pouvez l’aider à se sentir mieux. dit alors Barohir au bout d’un certain temps. Puis il s’adressa à Elunia. Dis moi chère Elunia, jusqu’où as-tu voyagé ces derniers temps ? Sachez, ton oncle et toi, que tout comme votre mère vous êtes mes invités au Delenor. Lorsque toute cette affaire sera mise au clair ça sera un réel plaisir que de vous recevoir sur mes terres. Tu as déjà chevauché un Pégase ? Les chevaux ailés, fierté du Delenor, il n’y a rien de comparable à tout ceci. Je suis venu avec le mien, mais j’ai dû le renvoyer en Delenor il y a de cela une semaine, pour porter un message. La route est longue jusqu’au Delenor, mais ces créatures ne manquent pas de ressources. Puis il se tourna vers Eldakhar avec qui il souhaitait s’entretenir sur les traditions Enorii. Dites moi, j’aimerai avoir votre point de vue sur la question des liens entre humains et enorii…

La conversation battait son plein, puis, lorsqu’il se fit vraiment tard, Eldakhar et Elunia se couchèrent. Barohir, qui avait annoncé prendre son tour de garde, grimpa en haut d’un arbre facile d’accès et se posta sur une branche assez large, arc et flèches en main, à une dizaine de mètres du sol. De là où il était, il avait une vue dégagée sur tout le tour du campement, et des recoins avoisinants. Au bout d’une heure ou deux, il entendit un bruit de pas au loin. Il prit lentement une flèche et la déposa au creux de sa main, prêt à intervenir. Il se mit en position de tir, à savoir accroupis sur la branche, une épaule posée contre le tronc de l’arbre pour gagner en stabilité, et guettait. Heureusement, il s’agissait de Cassandre qui revint avec Arya, sans échanger une parole. Arya parti se coucher, et Barohir regardait Cassandre qui le remarqua. Le Delenien fit signe à l’Enorii de le rejoindre, il voulu parler avec elle. Barohir, pourtant à une bonne hauteur, regarda le sol depuis sa branche. Il sauta, simplement, et atterri sur le sol point et genou à terre, et se releva sans la moindre douleur. Puis il s’adressa à Cassandre à voix basse pour ne pas réveiller leurs compagnons.


- N’importe quel humain, même de cette hauteur, se serait au moins foulé la cheville. Cette fièvre qui m’a prise l’autre soir… pensez vous que l’ingestion de l’eau pourrait y être pour quelque chose ? Bref ça n’est pas le sujet… Alors, comment va-t-elle ? Elle a besoin de repos. Nous échangerons quelques tours de garde avec votre frère s’il accepte. Ecoutez… Juste avant que je ne l’achève, l’assassin a fait mention des Sorcières des Tombes… ça peut paraître ahurissant, mais je crois qu’elles nous cherchent également. Quelqu’un nous aurait trahis et c’est ce qui me fait peur. Qu’en pensez-vous ?.

Puis il indiqua à Cassandre qu’il devait reprendre son tour de garde, avant d’ajouter, la fixant dans les yeux.
- Vous pourriez rester un peu ? Je vais me placer là haut, mais c’est bien assez solide pour deux. Non, il n’y a pas de raisons de s’en faire, je voudrai juste qu’on puisse… rester un peu ensemble avant que vous n’alliez dormir. Je veillerai sur vous quand vous irez dormir. ajouta-t-il dans un sourire.

Le lendemain matin, tout le monde semblait frais et dispo, mis à part Eldakhar qui prit un temps fou à s’étirer et se peigner les cheveux, au grand damne de sa sœur. Arya avait l’air mieux que la veille, bien que des cernes étaient encore visibles. Etrangement, les relations entre la chef de la Garde Royale et le Prince Enorii semblaient plus froides et distantes que la veille. Cela allait leur passer, conclut Barohir. Mais au fur et à mesure qu’ils avançaient, au grand désarroi de Barohir, les trois compères durent traverser quelques zones marécageuses en sortie des bois. Barohir et Eldakhar descendirent de leur chevaux, et en bon gentlemen, le Delenien prit la bride des montures portant Cassandre et Elunia dans une main, tenant celle de son cheval dans l’autre, et le Prince Enorii avait attrapé celle de la monture d’Arya. La traversé, longue et boueuse, dura une bonne heure. Ne désirant pas s’attarder dans des endroits si peu accueillants, ils ne trainèrent pas. La végétation commençait à se faire de moins en moins dense, et ils sortirent finalement des marécages pour trouver un chemin qui montait vers une petite colline. Une fois sorti des marais, ils remontèrent à cheval et grimpèrent la colline. Le spectacle qui s’offrait aux yeux du groupe était tout bonnement impressionnant. Oon pouvait voir au loin les nombreux champs, les exploitations agricoles des nains, en blé, malte, et céréales diverses. Puis, beaucoup plus loin, les grandes montagnes du Dwilomrhin, se dressaient majestueusement de toute leur hauteur vers le ciel. Ils entrèrent le royaume des nains. Il y avait au loin, au milieu des champs, de larges huttes qui devaient très certainement servir à stocker les ressources collectées. Ils descendirent de la colline suivant un chemin tracé, pour avancer au milieu des champs sur une bonne trentaine de kilomètres, avant de quitter le plateau pour atteindre les zones rocheuses, et pouvoir apercevoir les premières exploitations minières des nains, du moins celle qui se trouvaient à l’extérieur même des montagnes. Le groupe décida finalement de faire une pause, le temps de s’abreuver un peu, d’eau pour Barohir, et de sans pour les Enorii.


– Je propose qu’on s’arrête un peu plus loin là bas, où l’on ne risque pas de gêner qui que ce soit. On a encore pas mal de kilomètres à parcourir, et il vaut mieux être frais et dispo, car on risque de passer une bonne partie de la journée de demain sous terre à essayer de ne pas se perdre. Il me tarde de pénétrer le royaume des Nains. Throrund, Seigneur du Dwilomrhin, est un vieille ami du Delenor. Nous y serons bien accueillis.

Le lendemain ils reprirent la route. Au bout de deux heures de marche tranquille et reposée, ils atteignirent des zones plus peuplées. Tout autour du groupe l’agitation se faisait sentir. On pouvait voir les nains chargeant des remorques entières des ressources ainsi collectées, et pénétrer des renfoncements aménagés à même la roche, dont Barohir soupçonnait qu’ils ouvraient vers les réseaux de galeries souterraines, complexes et vastes, creusées par les nains eux même pour acheminer toutes leurs denrées directement au sein du royaume sans avoir à escalader la montagne en permanence. Puis, alors qu’ils arrivèrent près de ce qui semblait être un poste avancé, une escouade de nains en armure approchait du groupe.


- Excellent, ça va nous simplifier la tâche… Bien le bonjour amis Nains, nous so… Il fut interrompu par le premier des gardes, le plus barbu d’entre eux, de sa voix rauque et grave, typique des peuples de la roche, avec un fort accent.
- Halte, brigands !! Qui êtes-vous pour entrer sur nos terres sans autorisations ? Vous allez devoir nous suivre, sans quoi nous n’hésiterons pas à vous jeter aux cachots.
- Mais qu’est ce que….
- Suffit !! Le Dwilomrhin ne tolère plus ceux qui viennent impunément se servir dans ses stocks de denrées, voler nos ressources et nos richesses !! Laissez vos chevaux ici, et suivez nous tout de suite.

Barohir souffla, descendit de son cheval et se tourna vers Cassandre, Arya, Eldakhar et Elunia.

- Bon…. On a pas tellement le choix….
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Cassandre Ombrelune
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